Wakefield de Robin Swicord (2016)

Contexte de l’histoire de l’œuvre

« Wakefield » est un film dramatique réalisé par Robin Swicord, sorti en 2016. Inspiré de la nouvelle éponyme de l’écrivain américain E.L. Doctorow, le film plonge profondément dans les méandres de l’esprit humain et examine les motivations cachées d’un homme conduit à l’extrême par ses propres obsessions et frustrations.

Robin Swicord, connue pour ses adaptations littéraires et scénaristiques remarquables telles que « Little Women » (1994) et « The Curious Case of Benjamin Button » (2008), s’attaque ici à une histoire complexe et introspective. « Wakefield » met en vedette Bryan Cranston dans le rôle principal de Howard Wakefield, accompagné de Jennifer Garner dans le rôle de sa femme, Diana.

Le film explore des thèmes de l’isolement, de l’aliénation et de la quête d’identité. L’intrigue est centrée sur la disparition volontaire de Howard Wakefield, un homme d’affaires new-yorkais qui décide soudainement de tout abandonner pour observer sa vie depuis le grenier de son garage, caché aux yeux de sa famille et de la société.

La réalisation de Swicord, combinée à la prestation impressionnante de Cranston, fait de « Wakefield » un film intrigant et profondément introspectif, posant des questions essentielles sur les choix de vie, les relations humaines et la nature de l’existence.

Résumé de l’histoire

« Wakefield » raconte l’histoire de Howard Wakefield, un avocat new-yorkais apparemment accompli mais intérieurement en crise. Un soir, après une dispute avec sa femme Diana, Howard décide de ne pas rentrer chez lui et se réfugie dans le grenier du garage derrière sa maison. De cette position élevée et cachée, il peut observer sans être vu. Au départ, Howard pense que son absence ne durera que quelques jours, mais il finit par rester caché pendant des mois.

Depuis son refuge, Howard espionne sa famille, observant les réactions de Diana et ses deux filles face à sa disparition. Cette distance forcée permet à Howard de revisiter sa vie, ses choix, et ses regrets. La maison qui était autrefois sa demeure devient pour lui une scène théâtrale sur laquelle jouent sa femme et ses enfants, offrant une nouvelle perspective sur la vie qu’il a laissée derrière lui.

Durant son enfermement volontaire, Howard grapples avec des sentiments de solitude et de regret, tout en trouvant une étrange liberté dans son nouvel anonymat. Il se débrouille pour survivre en volant de la nourriture des voisins et en adoptant une existence presque sauvage. Son apparence se transforme graduellement et son état mental vacille entre des moments de clarté et des phases d’obsession.

Au fur et à mesure que les mois passent, Diana commence à se reconstruire, ce qui suscite chez Howard des sentiments contradictoires. Il ressent à la fois de la satisfaction de voir sa femme prospérer sans lui et de la jalousie de se voir remplacé dans la vie quotidienne. Parallèlement, Howard subit une métamorphose personnelle, trouvant une nouvelle perspective sur sa vie et sa famille.

Le film nous entraîne dans cette aventure psychologique intense, où chaque jour passé dans le grenier rapproche Howard d’une vérité intérieure inéluctable, le poussant à confronter la véritable nature de son être et de ses choix passés.

La fin de l’œuvre

La fin de « Wakefield » de Robin Swicord est à la fois intrigante et déstabilisante, laissant les spectateurs en proie à diverses interprétations. Dans les dernières scènes, Howard Wakefield décide enfin de sortir de son refuge clandestin et de revenir à la vie qu’il avait brusquement abandonnée. Après avoir passé des mois à observer sa famille de loin et à réfléchir sur ses choix, Howard descend enfin de son grenier caché, traverse le jardin et se dirige vers la maison familiale.

En franchissant la porte d’entrée, Howard est accueilli par le regard stupéfait de son épouse, Diana. L’expression de Diana est un mélange complexe de surprise, de confusion et de colère. Sa réaction en dit long sur les mois de douleur et de bouleversements qu’elle a endurés, croyant que Howard avait disparu pour toujours ou pire, qu’il était mort. Cette redécouverte soudaine jette un voile d’incertitude sur ce que l’avenir leur réserve.

À ce moment crucial, Howard prononce un simple « Je suis de retour », laissant à la fois lui-même et le public dans un état de suspense. Juste avant cela, le film nous montre une série de flashbacks et de moments introspectifs à travers lesquels Howard, devenu son propre spectateur, prend conscience de l’égoïsme et de l’indifférence qui ont marqué sa vie conjugale. Le plan final voit un Howard vulnérable et ouvert, contrastant fortement avec l’homme distant et cynique que nous connaissions au début du film.

La réapparition de Howard marque plusieurs résolutions. Premièrement, c’est la fin de son exil volontaire, alors qu’il choisit enfin de confronter la vie et la famille qu’il a fuis. Deuxièmement, cela signale une transformation intérieure en Howard. Ayant vécu comme un spectateur anonyme, il a été témoin des conséquences de son absence et des forces qui maintiennent ou défont les liens familiaux.

Les révélations-clefs sont nombreuses. Nous découvrons tout au long de son exil que Howard a été un homme profondément insatisfait, cherchant à comprendre sa place dans le monde. Sa longue absence révèle également des vérités inconfortables sur l’autonomie de sa famille sans lui, mettant en lumière la résilience et l’indépendance de Diana et de leurs enfants. Diana ne l’a jamais vraiment attendu, elle a dû avancer sans lui, ce qui suscite la question de savoir si Howard est prêt à affronter le nouveau dynamisme de sa famille ou si ce retour n’apportera que plus de troubles.

Un autre point clef est l’état mental et émotionnel de Howard à son retour. Il s’agit d’une mise à nu brutale de ses propres failles et limitations. Son retour n’est pas un geste héroïque mais plutôt un acte de désespoir teinté de l’espoir de rédemption. La fin échappe volontairement à une résolution parfaite, préférant laisser les audiences avec des interrogations sur la possibilité réelle de réintégration de Howard dans sa famille.

En somme, la conclusion de « Wakefield » offre plus de questions que de réponses, mettant en lumière l’absurdité et la complexité des relations humaines. La simplicité de l’acte de franchir la porte de sa maison symbolise un monde de complexités émotionnelles et éthiques que Howard et sa famille devront désormais naviguer.

Analyse et interprétation

Wakefield, adapté de la nouvelle de E.L. Doctorow et mis en scène par Robin Swicord, explore des thèmes universels tels que la crise de la cinquantaine, l’aliénation et la quête d’identité. La fin du film, tout en ouvrant à diverses interprétations, s’attache à des questions profondes sur la signification de notre existence.

Thèmes importants abordés
Le film met principalement en lumière l’aliénation et le sentiment d’être prisonnier de la routine. Howard Wakefield, le protagoniste, est un avocat new-yorkais qui, après une journée particulièrement stressante, décide subitement de se cacher dans le grenier au-dessus de son garage au lieu de rentrer chez lui. Sa décision d’abandonner sa vie confortable pour vivre en reclus souligne la lutte intérieure et le désir de se défaire des chaînes de la vie moderne.

Analyse de la fin
À la fin de Wakefield, nous voyons Howard faire le choix crucial de retourner chez lui après avoir observé sa famille et ses proches pendant des mois. Ce retour tant attendu est marqué par une dose de suspense et d’incertitude; bien qu’il s’approche de la porte d’entrée, le film se coupe avant de révéler si sa femme Diane l’accepte ou non à nouveau dans sa vie. Cette fin ouverte laisse de nombreuses questions en suspens, surtout sur la réintégration de Wakefield dans la société et la famille.

L’interprétation sérieuse probable de cette fin est que Howard, après une longue réflexion et une auto-redécouverte, comprend enfin l’importance des relations humaines et décide de réintégrer sa famille. La coupure avant la réconciliation totalise son cheminement intérieur et son espoir de rédemption. Cependant, l’incertitude de l’accueil de Diane met en valeur la complexité des relations humaines et laisse le spectateur réfléchir sur la possibilité de pardon et de recommencement.

Interprétation sérieuse/probable
Une interprétation plausible de la fin est que Howard réalise l’importance des liens que nous entretenons et le sens de la responsabilité envers nos proches. La fin qui se coupe avant la confrontation avec Diane peut symboliser l’idée que, même après une prise de conscience importante, le chemin vers la réparation des relations brisées est long et incertain. Le silence avant le salut final représente l’attente et l’espoir mêlés d’angoisse que peut éprouver quelqu’un qui cherche à réintégrer une vie qu’il avait désertée.

Interprétation décale
D’un autre côté, une interprétation plus fantaisiste pourrait suggérer que Howard n’a jamais réellement quitté son grenier. Peut-être tout ce qu’il a observé et son retour à la maison n’étaient qu’une extension de son exploration mentale, une chimère, et qu’il est resté figé, non capable de revenir à la réalité. Dans cette version, son existence retirée pourrait symboliser une déconnexion irrévocable du monde réel, le rendant prisonnier non du grenier physique, mais de son propre esprit défaillant.

En conclusion, la fin de « Wakefield » reste ambiguë et ouverte à l’interprétation, incitant le spectateur à réfléchir sur le poids des décisions que nous prenons et leur impact sur nos vies et celles des autres. Cette closure ouverte est un miroir de nos propres incertitudes et aspirations quant à la rédemption et le pardon.

Suite possible

Suite sérieuse et probable

La fin de Wakefield laisse plusieurs portes ouvertes pour une continuation réaliste et intrigante. Dans une potentielle suite, nous pourrions suivre Howard alors qu’il tente de réintégrer sa famille après sa longue absence. Une exploration approfondie des conséquences de son abandon volontaire pourrait mettre en lumière les défis auxquels il fait face pour regagner la confiance de sa femme et de ses filles.

Dans cette suite, Howard pourrait être amené à prouver sa réhabilitation émotionnelle et mentale. Confronté à des thérapies familiales, il pourrait voir sa relation avec ses proches évoluer de manière complexe. Ce ne serait pas un retour facile, et des tensions pourraient persister tandis que les membres de la famille traitent leurs sentiments de trahison et de ressentiment. Une série de flashbacks ou de dialogues introspectifs pourrait également explorer en profondeur les motivations initiales d’Howard, apportant une compréhension plus nuancée de son escapade.

La suite pourrait également inclure une étude sur la manière dont Howard redéfinit son identité et sa place dans le monde après avoir été réclus pendant si longtemps. Ses anciennes habitudes et sa manière de penser pourraient ne plus se conformer à la vie quotidienne, créant un profond sentiment de décalage. Il pourrait aussi être confronté aux répercussions sociales et professionnelles de son acte de disparition, affectant inextricablement sa carrière et ses amitiés.

Suite inventive et inattendue

Imaginons une suite où Howard, ayant goûté à la liberté sauvage de son existence en marge de la société, décide de prendre un nouveau départ. Il pourrait fuir à nouveau, cette fois volontairement, pour trouver un autre mode de vie radicalement différent. Cette escapade pourrait le mener dans des lieux exotiques ou encore au cœur d’une communauté vivant complètement en dehors des normes de la civilisation moderne. Howard pourrait devenir une sorte de philosophe vagabond, partageant ses réflexions sur la vie en marge à travers des blogs, des écrits ou même des vidéos virales.

La suite pourrait également dévier vers un ton plus absurde. Nous pourrions imaginer Howard Consultant, un personnage réincarné qui se glisse dans les rôles de diverses familles en crise, apportant son expérience unique d’isolation et de retour improbable. Il pourrait devenir un genre de « thérapeute sauvage », apportant une perspective étrange et un peu folle aux situations familiales complexes, tout en parodiant ses propres erreurs passées.

Enfin, une suite pourrait plonger dans le surnaturel, explore le concept des doubles et des univers parallèles. Howard pourrait rencontrer une version alternative de lui-même qui n’a jamais quitté sa famille, créant un face-à-face fascinant entre le conformisme et la rébellion. Cette rencontre pourrait ouvrir une réflexion plus large sur le libre arbitre, le destin et les chemins divergents de la vie.

Conclusion

Wakefield est une œuvre qui laisse une impression durable grâce à sa fin ambiguë et à ses thèmes profonds de rébellion, de solitude et de quête identitaire. En analysant la conclusion et en imaginant les pistes pour une suite, nous voyons combien cette histoire offre à la fois matière à réflexion et à continuité. Howard Wakefield est un personnage complexe dont les actions et raisons continuent de résonner chez le public, longtemps après le visionnage ou la lecture.

Que l’on envisage une suite réaliste, remplie de défis personnels à surmonter, ou une version plus inventive où Howard s’aventure dans des scénarios de vie aussi extrêmes qu’improbables, l’intérêt est bien présent. Wakefield jongle habilement entre l’exploration de l’âme humaine et les absurdités de la vie moderne, laissant le spectateur ou le lecteur en quête d’une réponse à l’inextricable question de ce que signifie vraiment vivre pleinement.

En fin de compte, c’est peut-être cette quête d’authenticité et de sens qui rend Wakefield si captivant, ouvrant la voie à de nombreuses interprétations et réflexions personnelles. Howard Wakefield nous rappelle que, parfois, se perdre est le premier pas pour véritablement se trouver.

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