Contexte de l’histoire de l’œuvre
Alfred Jarry, un auteur français du XIXe siècle, a bouleversé la scène littéraire et théâtrale avec son œuvre la plus célèbre, « Ubu Roi ». Publiée en 1896, cette pièce de théâtre est considérée comme une précurseur des mouvements avant-gardistes, tels que le surréalisme et le théâtre de l’absurde. Elle est souvent citée pour sa satire politique acerbe et son langage grotesque, qui ont choqué le public lors de sa première représentation.
Jarry est un figure complexe, fascinée par la science, la philosophie, et le grotesque. Il a créé « Ubu Roi » d’abord comme une farce scolaire, parodiant l’un de ses professeurs. Cette œuvre se distingue par son style subversif et son attaque virulente contre les conventions de la société et de la politique. Le personnage principal, Pa Ubu, est un anti-héros grossier et avide de puissance, incarnant une critique acerbe des excès et de la corruption du pouvoir.
« Ubu Roi » a été interprété comme une critique des régimes autoritaires et des dérives potentielles de toute forme de pouvoir, même démocratique. Avec son langage exagéré et son humour noir, l’œuvre a exercé une influence durable sur les écrivains et dramaturges du XXe siècle.
Résumé de l’histoire
« Ubu Roi » raconte l’ascension et la chute de Pa Ubu, un personnage grotesque, avide de pouvoir et dénué de toute morale. Pa Ubu, poussé par son épouse Ma Ubu, complote pour renverser le roi Venceslas de Pologne. Encouragé par la promesse de richesses et de pouvoir, il assassine le roi et prend le trône par une série de machinations traîtresses.
Une fois couronné, Pa Ubu se révèle être un tyran avide et cruel. Il impose des taxes exorbitantes, s’approprie les revenus de ses sujets et fait assassiner tous les nobles du royaume pour consolider son pouvoir. Ses actions plongent la Pologne dans un état de chaos et de terreur.
Cependant, son règne est rapidement contesté. Bougrelas, le fils du roi assassiné, cherche à venger la mort de son père et à reprendre le trône. Parallèlement, Ma Ubu, elle-même insatisfaite par le comportement de Pa Ubu, commence à comploter contre lui. Des tensions apparaissent également entre Pa Ubu et ses anciens alliés, qui se retournent contre lui à cause de sa tyrannie démesurée.
Enivré par sa propre cruauté et incapable de gouverner efficacement, Pa Ubu se retrouve isolé. La population, épuisée par ses exactions, se soulève contre lui. Bougrelas réussit à rallier une armée pour le détrôner. Pa Ubu est finalement contraint de s’enfuir de Pologne, perdant tout ce qu’il avait acquis par la tromperie et la violence. La pièce se termine sur une note incertaine, laissant l’avenir de Pa Ubu et de la Pologne ouvert à l’interprétation.
La fin de l’œuvre
La fin d’Ubu Roi éclate dans une cacophonie de chaos et d’absurde, digne de la tonalité générale de la pièce d’Alfred Jarry. Après avoir monté sur le trône de Pologne grâce à une série de manigances et de trahisons, Père Ubu se trouve bientôt submergé par les conséquences de ses actions.
L’acte final de la pièce voit Père Ubu et Mère Ubu retranchés dans la caverne où ils se sont réfugiés pour échapper aux forces du roi déchu. Ils y sont bientôt attaqués par un ours, mais, dans un retournement typique de l’absurde, ils parviennent à le maîtriser et à le tuer. Cette scène illustre bien le mélange de farce grotesque et de critique sociale qui caractérise l’œuvre.
Les événements culminent lorsque Bougrelas, le prince légitime, rassemble ses forces pour reprendre le trône. Père Ubu, dont la couardise et l’incompétence sont désormais apparentes, envisage de fuir. Finalement, il abandonne la lutte et, accompagné de Mère Ubu et de ses fidèles, parvient à s’échapper en bateau en direction de la France.
Le dénouement ne se contente pas de restituer l’ordre initial; au contraire, il laisse en suspens l’idée que la folie et la tyrannie de Père Ubu pourraient trouver un nouveau terrain de jeu. La fin de l’œuvre est marquée par un retour à la mer, un espace symboliquement ouvert et indéterminé, où les Ubu pourraient continuer leurs aventures absurdes et tumultueuses.
Les révélations-clefs de cette fin résident dans la démonstration ultime de l’inaptitude et de la lâcheté de Père Ubu. Son abdication face à Bougrelas souligne le caractère cyclique et inévitable de la lutte pour le pouvoir, sans qu’il soit question de justice ou de moralité. La réapparition du prince légitime rétablit une certaine forme de stabilité, mais elle est empreinte d’un sentiment de précarité.
Les résolutions qui se produisent sont marquées par l’évasion des Ubu et la restauration de Bougrelas sur le trône, bien que ce rétablissement soit controversé par la satire mordante de Jarry. Il ne s’agit pas d’un retour triomphal à l’ordre, mais plutôt d’une pause temporaire dans le chaos perpétuel de la politique et du pouvoir.
Les points clefs de cette fin résident dans l’ironie mordante de Jarry, qui met en lumière la futilité et le ridicule des ambitions de pouvoir absolu. La tragédie et la comédie se mêlent dans ce final grotesque, où les personnages prennent des décisions sans grande cohérence ou logique, reflétant une vision pessimiste et désabusée de la nature humaine.
En conclusion, la fin de Ubu Roi oscille entre le burlesque et le tragique, et par là même, elle rappelle que l’absurde n’est jamais loin de la réalité. L’échappée des Ubu vers de nouveaux horizons laisse entendre que la folie de la quête de pouvoir est un cycle sans fin, offrant une réflexion satirique et corrosive sur la condition humaine et la gouvernance.
Analyse et interprétation
« La fin de l’œuvre » d’Alfred Jarry, « Ubu Roi », est aussi chaotique et absurde que l’ensemble de la pièce. Elle se caractérise par une exagération grotesque, une violence burlesque et une critique acerbe de la soif de pouvoir. Examinons quelques-uns des thèmes majeurs et décryptons les multiples interprétations de cette conclusion mémorable.
Thèmes importants abordés
La pièce aborde plusieurs thèmes fondamentaux :
1. Perversion du pouvoir : Ubu Roi est une satire sauvage du pouvoir absolu corrompu par l’avidité et l’incompétence. Père Ubu usurpe le trône de Pologne par des moyens ignobles, et son règne est une dictature ridicule et meurtrière.
2. Absurdité de l’existence : Le théâtre de l’absurde trouve ses racines dans des œuvres comme « Ubu Roi ». L’absurdité des situations, des dialogues et des personnages souligne la folie intrinsèque et souvent incompréhensible de la vie.
3. Critique des valeurs bourgeoises : Jarry tourne en dérision les valeurs bourgeoises à travers la cruauté grotesque et la stupidité de ses personnages. Le Père Ubu, une caricature grotesque, symbolise l’hypocrisie et l’avidité des classes dirigeantes de son temps.
Analyse de la fin
La pièce culmine avec Père Ubu étant poursuivi hors de Pologne par ses ennemis, après avoir essuyé une défaite face à Bougrelas et aux Russes. Il finit par fuir, accompagné de sa femme Mère Ubu et de son capitaine Bordure, cherchant refuge en France. Cette fin illustre de manière satirique la chute d’un dictateur grotesque et incompétent, mais aussi la nature cyclique et incessante du pouvoir corrompu.
Les actes grotesquement violents et absurdes qui ont conduit à l’ascension et la chute d’Ubu soulignent la nature fragile et volatile du pouvoir. De plus, la fuite définitive du couple Ubu suggère que, malgré la défaite immédiate, des figures semblables continueront de rejaillir.
Interprétations de la fin
1. Interprétation sérieuse/probable : La fin de « Ubu Roi » peut être lue comme une mise en garde contre le pouvoir tyrannique et corrompu. Jarry semble vouloir délivrer un message intemporel : quel que soit le régime en place, s’il est fondé sur l’usurpation, la violence et l’ignorance, il finira par échouer. Cependant, l’évasion des Ubu suggère que cette menace est perpétuelle et que l’humanité doit toujours être vigilante face à la montée des tyrans.
2. Interprétation décalée : Une autre lecture possible, plus décalée, serait de voir la fin d' »Ubu Roi » comme une farce de l’ordre naturel des choses. Ubu et ses comparses, grotesques et absurdes, symbolisent peut-être une vision anarchique de la société où les dirigeants ridicules sont constamment démis et remplacés, créant un cycle infini de chaos. Dans cette version, Père Ubu, en s’échappant en France, est prêt pour de nouvelles aventures, peut-être même pour une comédie farfelue où il tenterait de conquérir la société parisienne avec ses méthodes absurdes.
La richesse de la fin de « Ubu Roi » réside dans sa capacité à ouvrir la voie à une multitude d’interprétations, allant de la satire politique sérieuse à l’humour débridé et absurde. Jarry a magistralement créé un miroir déformant de la société qui, malgré son exagération caricaturale, renvoie des vérités profondément pertinentes.
Suite possible
Suite sérieuse et probable : La fin de Ubu Roi laisse la porte ouverte à de nombreuses possibilités pour une suite réaliste. Après leur défaite et leur fuite précipitée, Père Ubu et Mère Ubu pourraient tenter de reprendre le pouvoir en Pologne. Ils pourraient trouver refuge chez des alliés ou dans un pays voisin, où Père Ubu ferait tout pour rassembler une nouvelle armée pour reconquérir le trône polonais.
Cette suite mettrait en scène les machinations d’Ubu pour retrouver sa puissance. Nous pourrions également voir leur lutte pour maintenir le contrôle sur leurs troupes et les conflits internes qui en découleraient. Les Ubus se retrouveraient alors à devoir faire face à des opposants plus nombreux et plus déterminés, comprenant les erreurs qu’ils avaient commises lors de leur premier règne. Le ton de la pièce resterait fidèle à celui de l’œuvre originale, oscillant entre la satire féroce et l’absurde, tout en offrant une critique des ambitions démesurées et du pouvoir corruptible.
Suite inattendue et divertissante : Dans une version plus excentrique et décalée, Père Ubu et Mère Ubu pourraient développer un tout nouveau plan de domination globale. Ils se lanceraient dans une aventure scientifique farfelue, cherchant à créer des inventions révolutionnaires pour asservir les populations du monde entier.
Imaginez Père Ubu en alchimiste fou ou en scientifique déjanté, utilisant des machines incroyables et des potions magiques pour réaliser ses désirs de pouvoir. Mère Ubu, toujours complice et avide de richesse, se transforme en un stratège rusé pour aider aux manipulations. La suite pourrait alors inclure des voyages à travers le temps, des rencontres avec des personnages célèbres de l’histoire, et une série de situations rocambolesques où la quête de domination de Père Ubu devient de plus en plus absurde.
Cette suite permettrait de pousser encore plus loin l’aspect burlesque et invraisemblable des personnages en les plaçant dans des contextes et des situations complètement déjantés. Chaque épisode constituerait une nouvelle parodie des ambitions humaines, tout en entretenant l’humour caustique et caricatural qui caractérise Ubu Roi.
Conclusion
Ubu Roi, œuvre d’Alfred Jarry, reste un monument de la littérature théâtrale pour son mélange audacieux d’absurde, de satire et de critique sociale. La fin de la pièce laisse de nombreuses interprétations ouvertes, autant dans une optique réaliste que fantaisiste. Que ce soit une retentative sérieuse de reconquête du pouvoir en Pologne ou une aventure extravagante pleine de machines improbables et de voyages insensés, les suites possibles à Ubu Roi sont aussi diverses que les interprétations de l’œuvre elle-même.
La modernité des thèmes abordés par Jarry, comme la cupidité, l’abus de pouvoir et l’absurdité des ambitions humaines, reste pertinente aujourd’hui. En envisageant des suites pour cette œuvre, on reconnaît non seulement la richesse de son contenu mais aussi l’universalité de ses thèmes. Ubu Roi continue, plus d’un siècle après sa création, d’inspirer des réflexions et des créations toujours d’actualité, ce qui témoigne de la puissance de la satire d’Alfred Jarry.
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