Shikasta de Doris Lessing (1979)

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Contexte de l’histoire de l’œuvre

Doris Lessing, l’une des figures littéraires les plus respectées du XXe siècle, publia « Shikasta » en 1979. C’est le premier tome des « Cahiers de Canopus dans Argos: Archives », une série de cinq livres de science-fiction philosophique. « Shikasta » se distingue par son approche unique alliant des thèmes spirituels et politiques, une caractéristique marquante du travail de Lessing. Le livre est par ailleurs influencé par ses intérêts pour le soufisme, les philosophies ésotériques et ses préoccupations sociales.

« Shikasta », qui signifie « Terre brisée » ou « éclatée » en persan, est un roman qui se déroule dans un futur lointain et postule un historique parallèle à celui de la Terre. Lessing utilise une structure narrative complexe, mêlant des rapports officiels, des correspondances et des entrées de journal.

L’œuvre s’attaque à des idées vastes comme le colonialisme galactique, les influences extraterrestres sur la civilisation humaine et la déconnexion spirituelle qui conduit à la décadence sociale. Incorporant des mythes, des traditions religieuses, ainsi que des spéculations scientifiques, « Shikasta » est sans doute l’une des œuvres les plus exigeantes de Lessing.

Résumé de l’histoire

L’histoire de « Shikasta » nous entraîne dans une trame cosmique où la planète Shikasta, un monde similaire à la Terre, est périodiquement visitée par des entités extraterrestres appartenant à une civilisation avancée connue sous le nom de Canopus. Canopus, soucieux du développement équilibré et harmonieux de Shikasta, envoie des guides affiliés pour superviser son évolution et pour favoriser le bien-être de ses habitants.

Johor, un émissaire de Canopus, revient sur Shikasta pour découvrir de nombreux problèmes causés par l’ingérence de l’empire rival, Sirian. L’influence de Sirian a coupé Shikasta de la « Substance S », une force cosmique maintenant la santé spirituelle et matérielle de la planète. La dégradation sociale et environnante de Shikasta s’ensuit, la planète sombrant dans le chaos, les guerres, les famines et les épidémies.

Le livre alterne entre les descriptions des interventions directes de Johor et les fragments d’archives, qui donnent au lecteur une perspective globale sur le déclin de Shikasta. Johor prend des identités terrestres pour influencer discrètement les affaires humaines, tentant de rétablir la connexion essentielle avec la Substance S.

Parmi les nombreux fils narratifs, un groupe d’humains sensibles aux énergies de Canopus joue un rôle crucial. Ces « âmes anciennes » sont réincarnées avec une mission spéciale de restaurer l’équilibre, bien que souvent inconscients de leur véritable objectif. La saga décrit la lutte entre ces forces-volontaires du bien et le comportement destructeur inspiré par Sirian.

« Shikasta » explore également la montée et la chute de diverses civilisations terrestres, rapprochant des évènements historiques réels à sa fiction. Le récit met en lumière tant la grandeur humaine que sa vulnérabilité désastreuse à l’égard des influences néfastes.

(À suivre dans la partie 3…)

La fin de l’œuvre

La conclusion de « Shikasta » de Doris Lessing est d’une profondeur saisissante, offrant une résolution poignante mais laissant également place à de multiples interprétations. Alors que l’œuvre s’approche de son dénouement, les trames narratives convergent en une culmination dramatique.

L’un des moments-clefs de la fin est l’effondrement quasi-complet de la civilisation sur Shikasta à cause de l’influence croissante des Forces de l’Affliction et des perturbations psychosociales influencées par Shammat. Les personnages centraux, Johor, qui revient sur Shikasta sous le nom de George Sherban, et d’autres agents de Canopus, sont engagés dans une lutte désespérée pour redresser un monde au bord de la ruine.

Johor, avec d’autres esprits avancés, organise et établit une nouvelle base de résistance. Cet effort est centré sur la réanimation des restes de la « Canopean Way » et le renforcement du lien cosmique avec Canopus, la planète d’origine des forces bénéfiques. Il y a une prophétie se réalisant, une anticipation d’un temps où Shikasta renaîtrait sous une nouvelle forme, purifiée des corrompus et des oppresseurs.

Les révélations clefs incluent l’exposition que Shammat, l’entité malveillante interplanétaire, a exploité les faiblesses humaines pour saper systématiquement les fondements éthiques et spirituels de Shikasta. Canopus a prévu ces attaques, mais la guérison de Shikasta nécessite une transformation des âmes et une élévation des consciences collectives.

Les résolutions voient plusieurs personnages majeurs sacrifier personnellement leurs énergies pour la renaissance spirituelle de Shikasta. Johor, en particulier, est un messie moderne, incarnant l’espoir et la résilience humaine. Ses efforts, bien que éreintants, plantent les graines d’une éventuelle rédemption pour le monde malade.

L’éclatement de guerres globales, famines et ruptures sociales atteint un point de non retour, mais ceux qui adhèrent à la spiritualité proposée par Canopus parviennent à s’unir, formant une base de survivants déterminés. Cette union signe une lueur d’espoir pour l’avenir, un futur où la sagesse pourrait guider Shikasta loin de la destruction.

Le point-clef de la fin est la métamorphose de Shikasta : malgré l’obscurité, elle est destinée à renaître sous une forme allégée, où seuls les éléments les plus purs et les plus dévoués survivront pour rebâtir. Lessing laisse entendre que le cycle de destruction et de renaissance fait partie intégrante de l’évolution, à la fois planétaire et cosmique. L’importance de l’harmonie universelle, du lien entre êtres, et de la responsabilité collective se dresse comme le dernier message porteur d’espoir et de réflexion profonde sur notre monde.

Analyse et interprétation

La fin de « Shikasta » de Doris Lessing est complexe et offre de multiples couches de compréhension. En tant que dernière partie de ce roman de science-fiction philosophique, elle conclut le voyage tumultueux de l’humanité et son interaction avec les entités extraterrestres Canopéens, Shammat et Sirian. Les thèmes abordés et les diverses interprétations de cette conclusion fournissent un terrain riche pour l’analyse.

Thèmes importants abordés

Un des thèmes centraux tout au long de « Shikasta » est le concept de l’interconnexion universelle. Lessing explore comment les événements à travers des vastes échelles d’éons influencent le présent et l’avenir de l’humanité. La décadence morale et spirituelle de l’humanité sur Shikasta, reflet de la Terre, montre une chute tragique et une quête de rédemption jouée à l’échelle cosmique.

La fin du roman brosse également un tableau sombre mais porteur d’espoir de la lutte entre les forces du bien et du mal. Les Canopéens représentent une tentative de guider la planète vers un équilibre harmonieux, contrebalancés par les forces destructrices des Shammat. La dualité entre cette guidance bienveillante et la corruption est poignante dans les moments de conclusion.

Analyse de la fin

La fin de « Shikasta » pose un défi aux lecteurs en raison de son approche non linéaire et parfois abstraite. Le retour du protagoniste, Johor, et la tentative de rétablir l’équilibre sur Shikasta, sont au cœur de cette conclusion. La juxtaposition entre les efforts individuels de figures telles que Johor et la vaste machinerie de contrôle cosmique des Canopéens offre une réflexion pénétrante sur la puissance de l’action individuelle contre les forces titanesques du destin.

Le déclin final de Shikasta, accompagné par des scènes de chaos et de désespoir, est allégé par le mince soupçon d’une nouvelle possibilité de renaissance. Lessing semble nous inviter à considérer que, même au plus fort de la destruction, les graines d’un nouveau commencement peuvent être semées.

Interprétations de la fin

Une interprétation sérieuse de la fin de « Shikasta » pourrait être vue comme une allégorie de la rédemption par la souffrance et l’éveil spirituel. Johor, en tant que messager canopéen, représente une figure messianique dont le retour final et les efforts inlassables offrent une lueur d’espoir pour l’avenir de l’humanité. Malgré les terribles épreuves subies, la persistance de l’esprit humain à rechercher un sens plus profond et à se connecter avec des vérités universelles est au cœur du message de Lessing.

D’une manière plus espiègle, on pourrait interpréter la fin de « Shikasta » comme une satire de l’administration bureaucratique entre les entités extraterrestres. Les Canopéens, avec leurs dossiers et rapports constants, peuvent être vus comme une parodie de la bureaucratie humaine projetée à une échelle cosmique. Ainsi, la conclusion pourrait être lue comme une critique ironique de nos propres systèmes de contrôle et de régulation portés à une absurdité galactique.

Suite possible

Doris Lessing n’a jamais écrit de suite directe à « Shikasta », mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas imagine une continuation de l’histoire. Explorons deux scénarios possibles pour une suite : un qui prend au sérieux les thèmes et les développements de l’original, et un autre qui pousse les concepts à des extrêmes inattendus.

Suite sérieuse et probable

Dans une suite sérieuse, nous pourrions voir une exploration approfondie des conséquences de la réintégration de Shikasta (la Terre) dans l’harmonie cosmique des Emanations Canopéenne. La construction de cette nouvelle ère de prospérité et de paix ne serait pas une tâche facile. Johor, l’agent de Canopus, pourrait être confronté à de nouvelles menaces qui tentent de déstabiliser cet équilibre fragile, comme les résurgences de l’influence de Shammat, l’entité perverse responsable des désordres de la planète.

Les humains, guidés par des leaders spirituels et moraux éclairés, devraient réapprendre à vivre en accord avec les lois universelles de Canopus. Ceci pourrait inclure l’abandon de pratiques destructrices et la réparation des torts infligés à la planète et à ses habitants. Cependant, la nature humaine étant ce qu’elle est, la méfiance, l’avidité et les vieux réflexes pourraient ressurgir, rendant la rédemption de l’humanité une entreprise complexe et périlleuse.

Cette suite pourrait aussi explorer les relations interstellaires entre Shikasta et les autres planètes de l’empire Canopéen. Comment Shikasta s’intègre-t-elle dans ce réseau interdépendant ? Existe-t-il d’autres civilisations contraintes de régler leur relation avec Shammat ? Les histoires croisées de ces mondes offriraient une richesse narrative et une profondeur thématique sans précédent.

Suite extravagante et inattendue

Pour une approche moins conventionalle, imaginons une suite où Shikasta décide de ne plus simplement accepter passivement l’aide de Canopus. Inspirée par leur résilience retrouvée, la population de Shikasta entreprend un voyage audacieux pour devenir une puissance cosmique indépendante. Utilisant des technologies avancées qui restaient secrètes et qu’ils découvrent au cours des événements du premier livre, les Shikastans commencent à explorer et coloniser d’autres mondes.

Cette évolution agressive et expansionniste pourrait mettre Shikasta en conflit ouvert avec ses anciens bienfaiteurs de Canopus, ainsi qu’avec d’autres forces interstellaires. La suite serait marquée par des batailles galactiques, des intrigues politiques et des alliances improbables. Johor deviendrait un personnage tiraillé entre sa loyauté envers Canopus et son attachement profond à la planète qu’il a juré de protéger.

Des éléments de satire et de critique socio-politique enrichiraient cette suite, comme une réflexion sur le potentiel autodestructeur et l’esprit conquérant de l’humanité. Les Shikastans pourraient se retrouver à répéter les erreurs de leur passé, mais à une échelle cosmique.

Conclusion

« Shikasta » de Doris Lessing est une œuvre ambitieuse qui mêle science-fiction, spiritualité et critique sociale. À travers les intrigues complexes et les dynamiques interstellaires, Lessing explore des thèmes profonds tels que la corruption, la rédemption, et l’interdépendance cosmique. La fin laisse le lecteur avec une myriade de questions et de réflexions, s’ouvrant à diverses interprétations et spéculations.

Une suite, qu’elle soit sérieuse ou plus extravagante, offrirait l’opportunité de plonger encore plus loin dans cet univers riche et multidimensionnel. Que ce soit pour explorer les défis de la réintégration de Shikasta dans l’harmonie cosmique ou pour suivre une quête de pouvoir galactique, l’héritage de « Shikasta » reste vaste et inspirant.

En fin de compte, « Shikasta » incite à méditer sur notre condition humaine, sur nos faiblesses et potentiels, et sur notre place dans l’univers. Une suite, quelle qu’elle soit, continuerait d’interroger et d’éclairer ces questions essentielles, tout en offrant de nouvelles perspectives et aventures captivantes pour le lecteur.

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