Contexte de l’histoire de l’œuvre
Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous son nom de plume Molière, est l’un des dramaturges les plus influents de l’histoire du théâtre français. Né en 1622 et décédé en 1673, Molière a marqué le XVIIe siècle avec ses comédies satiriques et ses critiques acerbes de la société et de la religion. L’une de ses œuvres les plus controversées est Le Tartuffe, une pièce en vers écrite en 1664, mais qui n’a été jouée dans sa version complète qu’en 1669 à cause de la censure imposée par les autorités religieuses de l’époque.
Le Tartuffe, également connu sous le titre complet Le Tartuffe ou l’Imposteur, est une comédie en cinq actes qui s’attaque à l’hypocrisie religieuse. À sa sortie, elle a suscité un tollé, principalement de la part de l’Église catholique, qui y voyait une attaque directe contre les valeurs pieuses et la dévotion sincère. Malgré les controverses, Molière a persisté et la pièce a finalement triomphé, devenant une œuvre incontournable du répertoire théâtral français.
L’histoire se déroule dans le huis clos d’une maison bourgeoise et expose les manipulations de Tartuffe, un hypocrite mielleux qui se fait passer pour un dévot afin d’exploiter la faiblesse de son hôte, Orgon. Ce dernier, aveuglé par la fausse piété de Tartuffe, est prêt à sacrifier sa famille et ses biens pour son prétendu ami. À travers ce scénario, Molière critique non seulement le charlatanisme religieux, mais aussi la crédulité des gens au pouvoir et la corruption morale dans la société.
Résumé de l’histoire
L’histoire de Le Tartuffe commence par la présentation de la famille bourgeoise d’Orgon. Orgon est un homme riche et pieux, complètement fasciné par Tartuffe, un homme qu’il a recueilli chez lui et qu’il considère comme un modèle de dévotion chrétienne. Orgon va jusqu’à ignorer sa propre famille, aux prises avec des problèmes quotidiens, et refuse de croire les avertissements de ses proches concernant la vraie nature de Tartuffe.
Les membres de la famille d’Orgon, notamment sa femme Elmire, son fils Damis, et sa fille Mariane, voient rapidement à travers Tartuffe et comprennent qu’il n’est qu’un charlatan. C’est alors qu’ils vont tenter en vain de convaincre Orgon de la supercherie. Mariane est particulièrement affectée par la situation, car Orgon insiste pour qu’elle épouse Tartuffe, bien qu’elle soit amoureuse de Valère.
Damis, le fils d’Orgon, finit par perdre patience et décide de confronter Tartuffe directement. Après avoir écouté une conversation compromettante entre Elmire et Tartuffe, Damis dévoile la vérité à son père. Cependant, Tartuffe utilise sa ruse pour faire passer Damis pour un menteur, et Orgon, plus aveuglé que jamais, chasse son propre fils de la maison.
Comme ultime mesure, Elmire organise une mise en scène pour prouver à Orgon la véritable nature de Tartuffe. Lors d’un entretien privé avec Tartuffe, elle demande à Orgon de se cacher et de les écouter en secret. Au cours de cette conversation, Tartuffe avoue son désir pour Elmire et son intention de trahir Orgon. Pris au piège, Orgon réalise enfin la perfidie de Tartuffe et décide de le confronter.
Cependant, Tartuffe ne se laisse pas déstabiliser et révèle qu’Orgon lui a légalisé tous ses biens. Pire encore, il menace de dénoncer toute la famille aux autorités avec des documents compromettants qu’il détient. Juste au moment où tout semble perdu pour Orgon et sa famille, un événement inattendu survient, menant à un dénouement spectaculaire.
La fin de l’œuvre
La fin de « Le Tartuffe » de Molière est un véritable tourbillon de révélations et de résolutions, où la vérité triomphe finalement de la fourberie. Dans les derniers actes de cette comédie en cinq actes, l’intrigue atteint son paroxysme autour des personnages principaux : Orgon, Tartuffe, Elmire, et le reste de la famille.
Dans le cinquième acte, Orgon est sur le point de perdre sa maison et ses biens au profit de Tartuffe, l’imposteur qu’il a accueilli chez lui en pensant qu’il était un homme pieux et intègre. Orgon a même signé un acte de donation en faveur de Tartuffe. Parallèlement, Elmire, l’épouse d’Orgon, tente désespérément de prouver à son mari la véritable nature de Tartuffe.
Elmire élabore un plan audacieux pour démasquer Tartuffe en présence d’Orgon. Elle invite Tartuffe dans une scène intime où elle feint d’accepter ses avances. Caché sous la table, Orgon assiste secrètement à la scène et voit enfin la duplicité de Tartuffe lorsqu’il tente d’abuser de la situation. Orgon sort de sa cachette et confronte Tartuffe, réalisant l’erreur monumentale qu’il a commise en lui faisant confiance.
Cependant, la situation est critique car Tartuffe détient toujours l’acte de donation. Tartuffe tente de faire expulser Orgon et sa famille en dénonçant leur opposition aux autorités, espérant ainsi récupérer la maison. Il va même jusqu’à demander au roi l’expulsion d’Orgon pour haute trahison. À ce moment charnière, l’intervention divine semble nécessaire pour résoudre la situation.
La tension atteint son apogée lorsque Tartuffe fait appel à un sergent pour exécuter l’expulsion. C’est alors qu’intervient un personnage inattendu : un officier envoyé par le roi lui-même. Ce moment est crucial car il enclenche le retournement de la situation. L’officier annonce que le roi, ayant été mis au courant des manigances de Tartuffe, décide de rétablir la justice. Tartuffe est arrêté et la famille d’Orgon est sauvée de la ruine.
Ce dénouement apporte une série de résolutions clés :
- La révélation de la véritable nature de Tartuffe : Orgon réalise finalement que Tartuffe n’est qu’un hypocrite et un imposteur, ce qui le pousse à reconquérir sa maison et sa dignité.
- L’intervention royale : Le roi, par l’intermédiaire de son officier, applique une justice divine et humaine en protégeant les membres honnêtes de la société et en punissant les fourbes.
- La réconciliation de la famille : Orgon et sa famille sont réunis, leur confiance restaurée et leurs relations renforcées par cette épreuve.
En somme, la fin de « Le Tartuffe » met en scène un triomphe de la vérité et de la justice, rappelant l’importance de la vigilance morale et de la sagesse dans la reconnaissance de l’authenticité des intentions humaines. Molière utilise cette conclusion pour faire une satire mordante de la société de son époque, tout en illustrant ses valeurs philosophiques à travers une intrigue dramatique mais résolue de manière satisfaisante.
Analyse et interprétation
L’analyse de la fin du Tartuffe de Molière nous permet de dévoiler les thèmes majeurs abordés dans la pièce, tout en réfléchissant aux implications de ses résolutions. La fin de la comédie est riche en enseignements et en significations subtiles.
En premier lieu, il est essentiel de noter que la pièce aborde des thèmes tels que l’hypocrisie religieuse, le pouvoir de la vérité et la justice. Tartuffe, sous les dehors d’un homme pieux, s’infiltre dans la maison de l’ingénu Orgon pour exploiter sa foi aveugle et sa naïveté. Ce n’est qu’à la fin, quand sa véritable nature est exposée, qu’Orgon et sa famille échappent à une catastrophe.
Analyse de la fin : La déchéance de Tartuffe lors de la dernière scène de la pièce montre la triade classique de la comédie : le méchant est démasqué, la vérité triomphe, et l’ordre est rétabli. Quand M. Loyal arrive pour expulser la famille d’Orgon à la demande de Tartuffe, c’est un coup dur pour cette dernière, accentuant l’injustice apparente. Cependant, l’intervention miraculeuse du roi à travers un exempt qui arrête Tartuffe, ajoute une touche de deus ex machina qui renforce la foi en la justice et en la sage autorité royale. Molière montre clairement que la vertu et la vérité triomphent toujours, même après des périodes de tourmente et d’obscurité.
Interprétation sérieuse/probable : Une interprétation sérieuse de la fin pourrait mettre en lumière le message politique de Molière. En rétablissant Orgon dans ses droits grâce au souverain éclairé, Molière exprime sa confiance et son respect envers le roi Louis XIV. La présence du roi, représenté par l’exempt, est perçue comme une garantie de justice et de protection contre les imposteurs. Cette fin renvoie également à l’idée que même dans une société dominée par l’hypocrisie et la fraude, la justice et la vérité viennent à bout de toutes les manipulations. Molière invite donc le public à avoir foi dans les institutions et à se méfier de ceux qui abusent de leur pouvoir et de la religion pour leur propre profit.
Interprétation plus fantaisiste : Une autre interprétation pourrait se concentrer sur l’aspect théâtral exagéré de la fin, en y voyant une critique subtile des solutions miraculeuses venant de figures autoritaires. On pourrait imaginer que Molière, à travers cette fin sensationnaliste, exprime également une sorte de scepticisme quant à la réalité. En effet, toute cette résolution miraculeuse grâce à l’intervention royale pourrait passer pour une satire, suggérant qu’en réalité, de tels dénouements heureux ne se produisent que sur scène et que, dans la vraie vie, l’injustice peut persister malgré tout.
En somme, la fin du Tartuffe de Molière est une brillante combinaison de satire sociale, d’intervention divine, et de triomphe de la vérité. Quelle que soit l’interprétation que l’on choisit, cette fin nous pousse à remettre en question notre propre perception de l’hypocrisie, de la justice et de la foi.
Suite possible
Suite sérieuse et probable
Il est intéressant de spéculer sur ce qu’il adviendrait des personnages de « Le Tartuffe » si Molière avait choisi de poursuivre leur histoire au-delà de la dernière scène. Une suite sérieuse et probable pourrait explorer les conséquences immédiates et à long terme de la chute de Tartuffe.
Dans cette suite, Orgon, ayant appris sa leçon sur les dangers de la crédulité et de l’hypocrisie, s’efforcerait de reconstruire la confiance au sein de sa famille. Marianne pourrait être mariée à Valère, renforçant ainsi les alliances familiales et stabilisant la vie de celle-ci. Damis, qui avait été exilé par son propre père à cause des machinations de Tartuffe, pourrait revenir et retrouver une place de confiance dans la famille.
Cléante, avec sa sagesse et sa modération, pourrait jouer un rôle plus important en tant que conseiller d’Orgon, l’aidant à naviguer prudemment dans le futur pour éviter des erreurs semblables. La servante Dorine pourrait continuer à servir la famille avec son esprit vif et son caractère plein de bon sens.
Tartuffe, pour sa part, pourrait être jugé sévèrement pour ses crimes de mensonges et pour avoir tenté de voler les possessions d’Orgon. Une fin probable pour lui impliquerait une peine de prison ou un bannissement, consolidant ainsi la morale de l’histoire et prouvant que l’hypocrisie ne mène qu’à la ruine.
Version extravagante
Dans cette version, imaginons que Tartuffe, avec ses talents de manipulation et d’évasion, arrive miraculeusement à s’échapper de la justice et à réussir à se refaire une nouvelle identité quelque part en Europe. Il pourrait se retrouver en Italie, rencontrant et escroquant une nouvelle famille de nobles crédules, et ainsi continuer ses aventures rocambolesques à travers le continent.
Orgon, quant à lui, pourrait devenir un détective amateur, décidant de poursuivre Tartuffe pour s’assurer qu’il ne puisse plus jamais causer de tort. Cela pourrait donner naissance à une série d’aventures où Orgon et Tartuffe se poursuivent à travers divers pays et situations absurdes.
Marianne, découvrant un goût pour l’intrigue et les aventures, pourrait se joindre à son père dans ses efforts, utilisant ses propres talents pour aider à tromper et déjouer Tartuffe. Cela pourrait aussi amener un arc romanesque où Valère, chevaleresque et loyal, les rejoint dans leur quête.
Quant à Dorine et Cléante, ils pourraient devenir des duo de communication, utilisant leurs compétences pour diffuser des avertissements sur les escrocs et les hypocrites à travers des pamphlets et des spectacles comiques dans les villages où ils passent.
Conclusion
« Le Tartuffe » de Molière est une œuvre intemporelle qui continue de captiver par son exploration de l’hypocrisie et de la crédulité humaine. Avec sa fin dramatique et satisfaisante, elle nous laisse avec une multitude de questions et de possibilités pour l’avenir des personnages. Que l’on imagine un avenir sérieux où la famille Orgon tire les leçons de ses erreurs et construit un avenir plus solide, ou que l’on visualise des aventures farfelues à travers l’Europe, il est certain que l’impact de Tartuffe et de ses manipulations se fait sentir loin au-delà de la dernière page de la pièce.
Les thèmes universels d’hypocrisie, de croyance aveugle et de justice offrent de riches opportunités pour la réflexion et la discussion, ce qui témoigne de la maîtrise de Molière en tant que dramaturge. La fin de « Le Tartuffe » n’est pas seulement une conclusion, mais elle ouvre également la voie à de nombreuses interprétations et réflexions sur la nature humaine et les dangers des apparences trompeuses. Que vous préfériez une suite sérieuse ou des explorations plus fantaisistes, « Le Tartuffe » promet de rester une source d’inspiration et d’exploration pour les générations à venir.
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