Contexte de l’histoire de l’œuvre
Le Révizor, aussi connu sous le titre français de « L’Inspecteur Général », est une comédie en cinq actes écrite par le dramaturge russe Nicolas Gogol. Publiée pour la première fois en 1836, cette pièce est considérée comme l’une des plus grandes œuvres de la littérature russe du XIXe siècle. Gogol, un écrivain et satiriste renommé, a utilisé cette satire mordante pour critiquer la bureaucratie et la corruption au sein de l’Empire russe.
L’histoire est basée sur une anecdote racontée à Gogol par le poète Pouchkine, où un jeune homme est confondu avec un fonctionnaire important du gouvernement dans une petite ville. À travers cette comédie, Gogol met en lumière les failles morales et éthiques des personnages, offrant ainsi un commentaire social acerbe sur le pouvoir et la corruption.
Le Révizor reste à ce jour une pièce fréquemment jouée, tant en Russie que dans le monde entier, et son message continue de résonner avec les audiences modernes, démontrant l’universalité de ses thèmes.
Résumé de l’histoire
Le Révizor commence dans une petite ville de province en Russie, où les fonctionnaires locaux sont plongés dans une panique totale après avoir entendu la nouvelle qu’un inspecteur du gouvernement, ou « révizor », doit venir incognito pour évaluer les performances et l’intégrité des administrateurs locaux. Le gouverneur de la ville, Anton Antonovitch Skvoznik-Dmoukhanovski, et d’autres responsables, y compris le juge, le directeur des hôpitaux, et le surveillant des écoles, sont terrifiés à l’idée que leurs diverses malversations et corruptions soient découvertes.
À ce moment précis, Khlestakov, un jeune fonctionnaire de Saint-Pétersbourg, arrive en ville avec son serviteur Ossip. Khlestakov est sans le sou et loge dans une auberge en attendant de pouvoir retourner à la capitale. Les fonctionnaires locaux, le prenant à tort pour le redouté inspecteur, se démènent pour le corrompre avec des pots-de-vin et lui offrent toutes sortes de services pour obtenir sa faveur.
Khlestakov, d’abord confus par cet accueil inattendu, comprend rapidement la situation et décide de profiter de la méprise des fonctionnaires. Il accepte leurs offrandes, se laisse courtiser par le maire et même proposer en mariage à Maria, la fille du gouverneur.
Pendant ce temps, les habitants de la ville, eux aussi le prenant pour un inspecteur général, viennent porter plainte contre les fonctionnaires locaux. Khlestakov écoute avec plaisir ces histoires, s’imaginant déjà le centre de toutes les attentions.
Cependant, après une soirée de libations et de festin offert par les notables de la ville, Khlestakov, poussé par son serviteur Ossip, décide de quitter la ville avant que la supercherie ne soit découverte. Il promet à tous des postes élevés et des privilèges avant de prendre la fuite rapidement.
Peu après le départ de Khlestakov, un vrai messager du gouvernement arrive avec des nouvelles glaçantes pour les fonctionnaires locaux : l’inspecteur général arrive enfin pour mener son enquête, et ce n’est pas celui qu’ils ont courtisé. La pièce se termine sur cette note dramatique, alors que les fonctionnaires se retrouvent face à leur destin imminent.
La fin de l’œuvre
La fin de « Le Révizor » est l’un des moments les plus mémorables et les plus emblématiques de l’œuvre de Nicolas Gogol. Alors que la satire du système bureaucratique russe touche à son paroxysme, la révélation finale transforme la farce en une critique aiguë de la corruption et de la bêtise humaine.
Tout au long de la pièce, Khlestakov, un simple fonctionnaire de Saint-Pétersbourg, a été pris par erreur pour le redouté inspecteur gouvernemental, le révizor, par les autorités d’une petite ville de province. Les fonctionnaires locaux, obsédés par la peur d’être exposés pour leurs méfaits, tentent de le corrompre par tous les moyens possibles.
Cependant, à la fin de l’acte cinq, Khlestakov décide de quitter la ville. Il a accepté des pots-de-vin, des cadeaux somptueux et joui de l’adoration aveugle des autorités locales, mais il sait que tout cela repose sur un malentendu colossal. Il prend l’argent et les cadeaux, laisse une lettre révélant la vérité à son ami et s’enfuit, bien content d’avoir joué de la bêtise de la ville.
La scène finale de la pièce se déroule dans la salle de réunion de la maison du gouverneur. Les dignitaires de la ville sont réunis, encore sous le choc de leur rencontre avec le soi-disant révizor. C’est alors que le facteur entre avec une lettre de Khlestakov, adressée à un ami. La lettre est lue à haute voix et révèle non seulement la véritable identité de Khlestakov mais aussi la manière dont il s’est moqué de chaque fonctionnaire, exposant leur corruption et leur égoïsme.
La révélation jette la panique parmi les officiels. Leurs sombres secrets sont désormais connus et l’humiliation est palpable. Mais le coup de théâtre ultime arrive avec l’entrée soudaine d’un gendarme annonçant que le véritable inspecteur général est arrivé et qu’il demande à voir immédiatement le gouverneur.
La pièce s’achève sur un arrêt sur image, un tableau vivant de choc et d’horreur figé : chaque personnage reste pétrifié dans sa position alors qu’ils réalisent que leur cauchemar ne fait que commencer. La psyché collective des fonctionnaires est dévastée par l’ironie cruelle de la situation.
Cette fin magistrale résout le chaos comique avec un profond sens de justice et de vérité. La confusion totale de chacun des personnages est une vue poignante des conséquences de la corruption et de la malhonnêteté. Gogol nous rappelle que toute imposture ou corruption finit par être découverte, et quand cela arrive, la chute est brutale et inévitable.
Analyse et interprétation
Le deuxième acte de « Le Révizor » de Nicolas Gogol est un chef-d’œuvre de la littérature comique satirique, mais la fin de l’œuvre en particulier suscite réflexion et discussion. En explorant les thèmes et l’interprétation de cette conclusion mémorable, nous obtenons une vision plus profonde des intentions de Gogol et de la nature humaine.
Thèmes importants abordés
Gogol utilise « Le Révizor » pour cibler la corruption endémique qui affligeait la bureaucratie russe de son époque. Le maire et les fonctionnaires locaux sont si effrayés par la perspective d’une inspection qu’ils projettent par inadvertance leurs propres imperfections et angoisses sur un étranger insignifiant, Khlestakov. À travers cela, Gogol explore la nature de l’illusion, du subterfuge et de l’hypocrisie. La fin de l’œuvre, cependant, ajoute une couche supplémentaire de nuance et de signification.
Analyse de la fin
La fin de « Le Révizor » est remarquable par sa soudaineté et son effet de choc. Juste alors que les habitants de la ville sont en train de fêter le mariage imminent de Khlestakov avec la fille du maire et de célébrer ce qu’ils croient être leur réussite à obéir à son autorité, un messager arrive. Il annonce que le véritable Révizor (inspecteur général) est arrivé en ville et souhaite les voir immédiatement.
Ce coup de théâtre final déploie plusieurs vérités simultanément : Non seulement la ville est sur le point d’être mise à nu pour son comportement corrompu, mais les personnages sont aussi confrontés de plein fouet à leur propre aveuglement. Ils ont été dupés par un imposteur, exposant non seulement la corruption, mais aussi la lamentable incompétence des autorités locales.
Interprétations de la fin
1. Interprétation sérieuse et probable : La fin de l’œuvre peut être interprétée comme un éveil brutal à la réalité. Gogol montre que la vérité finira toujours par triompher, peu importe combien de temps l’illusion persiste. C’est une dénonciation acide de la corruption et de la malhonnêteté au sein de la classe bureaucratique, mettant en avant l’idée que l’hypocrisie et la tromperie ne peuvent jamais durer éternellement. La révélation du véritable inspecteur symbolise l’inévitable confrontation avec la vérité qui viendra démanteler les systèmes corrompus.
2. Interprétation décalée et fantaisiste : Une autre interprétation plus originale et excentrique pourrait voir la fin de l’œuvre comme un jeu cosmique de la chance et du karma. Selon cette vision, la ville n’est pas simplement une victime de son propre péché, mais une marionnette dans un jeu satirique orchestré par l’univers pour se moquer de l’arrogance humaine. La révélation finale serait donc la main invisible d’une force supérieure se jouant des petites ambitions et des peurs humaines pour dévoiler l’absurdité inhérente de leurs tentatives démesurées de contrôle et de manipulation.
Ces interprétations montrent à quel point la conclusion de « Le Révizor » déploie une satire efficace tout en invitant à une réflexion plus profonde sur la condition humaine, en balançant entre le tragique et le comique.
Suite possible
Imaginer une suite à « Le Révizor » de Nicolas Gogol peut amener à diverses pistes, certaines ancrées dans la réalité politique et sociale de l’époque, d’autres plus fantaisistes. Explorons-les ensemble.
Suite sérieuse et probable
Si Gogol avait écrit une suite réaliste à « Le Révizor », elle aurait probablement continué à explorer les thèmes de la corruption et de la bureaucratie. Prenons par exemple la situation une semaine après la révélation de la véritable identité d’Ichkarev :
Les fonctionnaires de la petite ville russe sont dans un état de frénésie après avoir réalisé qu’ils ont été dupés. Le vrai inspecteur arrive finalement, bien décidé à évaluer l’administration locale. Face à un personnel sur ses gardes et probablement habitué à trafiquer des informations, l’inspecteur se heurte à de nouvelles tentatives de dissimulation et de corruption. Cependant, grâce à son expérience et à son perspicacité, il parvient à découvrir de nombreuses irrégularités, forçant plusieurs responsables à démissionner ou à faire face à des sanctions légales. Ce développement pourrait ouvrir une discussion plus large sur la réforme structurelle nécessaire pour combattre la corruption en Russie.
Un autre angle pourrait être de suivre la trajectoire d’Ichkarev après avoir quitté la ville. L’effet de son escroquerie se répercute peut-être dans d’autres villes qu’il traverse, à mesure que des histoires de faux inspecteur se répandent, forçant les fonctionnaires ailleurs à examiner de près leurs pratiques internes.
Suite imaginée
Pour une suite imaginaire, envisageons que les événements prennent une tournure plus absurde :
Après son départ précipité, Ichkarev tombe sur un homme mystérieux dans une forêt sacrée qui lui offre des pouvoirs magiques pour devenir le vrai Révizor. De retour en ville, il utilise ces pouvoirs pour redresser les torts et éliminer définitivement la corruption. Il devient ainsi une figure héroïque mais mythique, symbolisant la poursuite éternelle de la justice dans un royaume souvent plongé dans les ténèbres de la corruption. La ville prospère alors sous sa direction rigoureuse mais juste, et d’autres villes commencent à l’inviter comme un héros légendaire qui peut réformer le système de l’intérieur en usant de ses pouvoirs surnaturels.
Par ailleurs, on peut imaginer que les fonctionnaires eux-mêmes, inspirés par l’unicité de l’expérience, décident de se métamorphoser. Ils forment une sorte de club clandestin dédié à la prévention des impostures dans des environnements humoristiques, devenant eux-mêmes des détectives comiques et maladroits, toujours sur la piste de pseudo-inspecteurs et autres arnaqueurs potentiels.
Conclusion
« Le Révizor » de Nicolas Gogol est un chef-d’œuvre intemporel qui explore des thèmes comme la corruption, l’avidité et l’absurdité bureaucratique. La fin de l’œuvre laisse indubitablement les spectateurs et les lecteurs dans une réflexion sur la condition humaine et les failles des structures sociales existantes.
Imaginer une suite à cette pièce permet de prolonger la satire de Gogol dans des directions nouvelles, qu’elles soient réalistes ou fantastiques. En poursuivant l’histoire, nous faisons non seulement perdurer le message de Gogol sur l’importance de l’intégrité et de la justice, mais nous apprécions aussi la richesse de son imagination et de son humour mordant.
Que ce soit dans une direction sérieuse, où la vie des personnages continue à explorer les réformes nécessaires à la société, ou dans une veine plus imaginée, où l’absurde et le fantastique règnent en maîtres, les suites possibles illustrent la profondeur et la malléabilité de l’œuvre de Gogol, qui reste poignante et pertinente plusieurs siècles après sa création.
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