Le Pousse-Pousse de Lao She (1939)

Le Pousse-Pousse, Lao She, Xiangzi, résumé Le Pousse-Pousse, analyse Le Pousse-Pousse, destin inattendu, profondeur humaine, roman chinois, espoir et résilience, dénouement captivantLe Pousse-Pousse de Lao She (1939)

Contexte de l’histoire de l’œuvre

Le Pousse-Pousse est une œuvre littéraire écrite par l’écrivain chinois Lao She en 1939. Connu pour ses récits réalistes et poignants, Lao She dépeint souvent dans ses œuvres la vie des classes populaires de Pékin. Le Pousse-Pousse (Luotuo Xiangzi en chinois) est non seulement une critique sociale acerbe mais aussi un portrait touchant et humain des luttes quotidiennes des plus démunis.

Son auteur, Lao She, de son vrai nom Shu Qingchun, est l’un des auteurs les plus influents de la littérature chinoise moderne. Né en 1899 à Pékin dans une famille mandchoue, il a vécu la transition tumultueuse de la Chine impériale à la Chine républicaine, ce qui a profondément influencé son œuvre. Lao She excelle dans la captation des voix et des réalités des petites gens, utilisant un langage simple mais puissamment évocateur.

Le Pousse-Pousse se déroule dans la Chine des années 1920 et 1930, une époque de grands bouleversements sociaux et politiques. Le roman suit le parcours de Xiangzi, un tireur de pousse-pousse, dans sa quête pour améliorer sa condition sociale et réaliser ses rêves modestes. C’est également une réflexion sur les impacts du capitalisme naissant et les inégalités sociales omniprésentes.

Résumé de l’histoire

L’histoire de Le Pousse-Pousse gravite autour de Xiangzi, un jeune homme robuste et ambitieux, qui rêve de posséder son propre pousse-pousse pour améliorer sa vie. Xiangzi travaille dur, enchaînant les courses pour économiser suffisamment d’argent. Cependant, son destin semble inextricablement lié à des coups du sort défavorables.

D’abord, ses économies pour acheter un pousse-pousse sont volées lorsqu’il est capturé par des soldats qui le forcent à travailler pour eux. Lorsqu’il réussit finalement à s’échapper, il retrouve Pékin sans un sou. Xiangzi ne se laisse pas abattre et accumule à nouveau son pécule, mais cette fois-ci, la chance semble tourner en sa faveur, et il parvient à acheter son propre pousse-pousse.

Malheureusement, le sort s’acharne sur lui. Peu de temps après avoir acquis son pousse-pousse, il est de nouveau dépouillé, cette fois par des bandits. Une série d’événements désastreux continue de le poursuivre : il tombe amoureux de Hu Niu, la fille de son patron, qui l’acculé à un mariage non désiré. Hu Niu est une femme possessive et manipulatrice, et leur mariage se révèle être un fardeau. Bien que Xiangzi essaie de rester optimiste, la mort prématurée de Hu Niu et la perte de leur enfant à naître plongent Xiangzi dans un profond désarroi.

Ne pouvant plus supporter cette série ininterrompue de mésaventures, Xiangzi se rapproche de plus en plus de la fatalité. Ses ambitions s’amoindrissent et se transforment en résignation. Finalement, il accepte l’injustice de son sort et abandonne ses rêves d’ascension sociale, se contentant de tirer des pousse-pousse pour survivre sans but ni motivation.

Cet aperçu général de l’intrigue nous amène à contempler une succession d’événements marquée par la déchéance progressive de Xiangzi — un microcosme des réalités sociales et économiques de la Chine urbaine de l’époque.

La fin de l’œuvre

La fin de « Le Pousse-Pousse » de Lao She est à la fois poignante et dévastatrice, riche en symbolisme et en révélations importantes. Après avoir traversé de nombreuses épreuves et souffrances, le protagoniste, Xiangzi, est complètement brisé, tant physiquement que moralement.

Vers la fin de l’œuvre, nous assistons à la déchéance ultime de Xiangzi. Sa femme, Huniu, est morte en couches, et cette perte le plonge dans un état de désespoir profond. Déjà en lutte contre la pauvreté et l’injustice sociale, cette tragédie personnelle le précipite davantage dans la misère.

La pièce maîtresse de cette fin tragique est la scène où Xiangzi, un homme autrefois énergique et ambitieux, devient un mendiant errant. Ayant perdu toute volonté de se battre contre l’adversité, il sombre dans l’alcool et la dépression. Lao She utilise cette déchéance personnelle pour mettre en lumière les rouages écrasants de la société chinoise de l’époque, implacable envers les individus les plus vulnérables.

Une révélation clé survient lorsque Xiangzi, dans un rare moment de lucidité, reconnaît la futilité de ses efforts pour améliorer sa condition. Il comprend qu’aucune quantité de travail acharné ne suffirait à le sortir de sa condition précaire, tant les forces sociales et économiques sont contre lui. C’est une critique acerbe des rêves d’ascension sociale que la société promet, mais ne tient jamais.

La mort symbolique de Xiangzi en tant qu’individu survient lorsque, dans un acte désespéré, il vend le dernier bien qui lui restait : son propre pousse-pousse. Ce geste réalise concrètement sa défaite, car le pousse-pousse représentait non seulement son moyen de subsistance, mais aussi son identité et son espoir de liberté. Maintenant, sans son pousse-pousse, il n’est plus qu’une ombre de lui-même, errant dans les rues de Pékin, anonyme et oublié.

Les résolutions qui se produisent à la fin concernent principalement cette acceptation tragique de son sort par Xiangzi. Il cesse de lutter contre le destin, acceptant enfin que ses rêves de prospérité et de bonheur étaient illusoires. Cette résignation ultime renvoie à une critique plus large du système sociopolitique de la Chine à l’époque, où les pauvres étaient destinés à rester pauvres, peu importe leurs efforts.

En résumé, la fin de « Le Pousse-Pousse » ne laisse aucune place à l’espoir pour Xiangzi. C’est une conclusion désespérée et sans compromis, mais incroyablement puissante, qui souligne la fatalité ressentie par ceux accablés par l’injustice et la pauvreté. La descente finale de Xiangzi, de rêveur ambitieux à mendiant vaincu, sert de métaphore à l’écrasante réalité sociale de l’époque, où la lutte individuelle est futile face à un système impitoyable.

Analyse et interprétation

Le Pousse-Pousse de Lao She, publié en 1939, est une œuvre profondément ancrée dans la réalité sociale de Beijing au début du XXe siècle. À travers les yeux de Xiangzi, un conducteur de pousse-pousse, nous sommes témoins des luttes, des espoirs et des désillusions d’un homme simple dans une société oppressive. La fin du roman est particulièrement poignante et mérite une analyse approfondie pour comprendre pleinement les thèmes et les messages de Lao She.

Thèmes importants abordés

La fin du Pousse-Pousse met en lumière plusieurs thèmes centraux du livre :

  • Exploitation sociale : Xiangzi incarne l’exploitation du prolétariat. Son acharnement au travail et ses rêves de liberté sont anéantis par une société qui profite de ses efforts sans lui offrir de réelles perspectives de réussite.
  • Désillusion et perte d’espoir : La transformation de Xiangzi, d’un jeune homme ambitieux à un individu brisé et résigné, illustre la cruauté de la réalité qui broie les rêves des plus vulnérables.
  • Fatalisme et résignation : La fin du roman reflète un fatalisme profond, laissant peu de place à l’espoir pour ceux qui comme Xiangzi, sont pris dans l’engrenage d’une société impitoyable.
  • Critique sociale : Lao She utilise le parcours de Xiangzi pour pointer du doigt les injustices et les inégalités de son époque, un message poignant qui résonne encore aujourd’hui.

Analyse de la fin

À la fin du roman, Xiangzi est devenu l’ombre de lui-même. Après avoir perdu sa femme, son enfant et toutes ses économies, il sombre dans le désespoir. Il abandonne ses aspirations et se retrouve errant sans but, victime d’un système qui l’a complètement broyé. Cette conclusion tragique sous-tend un message fort : dans une société où les plus faibles sont exploités sans scrupules, les rêves individuels sont souvent réduits à néant.

La fin du Pousse-Pousse peut être vue comme un miroir des échecs de la société moderne à reconnaître et à soutenir ses membres les plus vulnérables. En ce sens, Lao She dresse un portrait accablant d’une humanité indifférente et cruelle.

Interprétations de la fin

Interprétation sérieuse

Une interprétation probable de la fin serait de voir Xiangzi comme un symbole de la faillite de la société à protéger les plus démunis. Sa descente aux enfers résulte non seulement de ses propres erreurs, mais surtout de l’indifférence et de l’exploitation systémique. Lao She critique ainsi de manière voilée le système social inepte de sa Chine natale, tout en appelant à une prise de conscience et à la réforme.

Interprétation alternative

On pourrait également imaginer une interprétation plus décalée de la fin de Xiangzi. Par exemple, et si Xiangzi n’était pas un véritable être humain, mais une métaphore vivante des rêves et des aspirations de chaque travailleur opprimé ? Xiangzi serait ainsi un esprit immortel, condamné à errer sans fin, reflétant les ambitions brisées de toutes les générations. Cette vision donnerait une dimension presque mythique à son personnage et marquerait le roman comme une fable éternelle sur la condition humaine.

Suite possible

Suite sérieuse et probable 

Imaginer une suite sérieuse à « Le Pousse-Pousse » de Lao She nécessite de considérer les contextes politique, social et économique qui prédominaient en Chine à la fin des années 1930. Dans cette ligne de pensée, une suite probable se concentrerait sur les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre civile chinoise sur ces travailleurs humblement représentés par Xiangzi et les autres tireurs de pousse-pousse.

Xiangzi, si ses tragédies personnelles ne l’ont pas anéanti complètement, pourrait se retrouver impliqué dans les bouleversements politiques de l’époque. Peut-être trouverait-il une nouvelle impulsion et un sens dans les idéaux communistes, qui promettaient aux travailleurs un avenir meilleur. Il pourrait alors devenir un participant actif, voire un dirigeant local, dans la lutte pour une société plus équitable. Son parcours continuerait à être semé d’embûches et de luttes, mais l’introduction d’un espoir collectif et d’une vision de changement pourrait offrir une tonalité légèrement plus positive par rapport au désespoir total de l’œuvre originale.

En parallèle, le sort des autres personnages survivants pourrait également être exploré. Des figures telles que l’acariâtre patronne de la pension pourrait se reconvertir sous la structure économique changeante, tandis que d’autres tireurs de pousse-pousse pourraient suivre des chemins similaires à Xiangzi, chaque arc narratif offrant un microcosme des diverses expériences des classes populaires chinoises de la période.

Suite imaginative et surprenante

Pour une suite plus inattendue, plaçons Xiangzi dans une réalité alternative où la fortune lui sourit enfin. Peut-être découvre-t-il un ancien parchemin ou une vieille carte mystérieuse menant à un trésor caché, un thème surprenant pour ceux qui sont habitués au naturalisme brutal de Lao She. Xiangzi, malgré ses précédents échecs et pertes, rassemble ses dernières forces pour suivre cette piste. Il recrute quelques amis de la communauté des tireurs de pousse-pousse; ensemble, ils forment une bande hétéroclite de chasseurs de trésors.

Le périple les mène à travers les ruelles animées de Pékin et vers des endroits éloignés et secrets, dévoilant des paysages, des légendes et des mystères de la Chine antique. Dans cette version, Xiangzi pourrait confronter non seulement des défis physiques mais aussi affronter ses propres fantômes et démons intérieurs. Ce voyage pourrait rédemtionner bon nombre de personnages brisés tout en injectant une bonne dose d’aventure et de légèreté dans leur vie, quelque chose qui leur a tant manqué.

Le trésor qu’ils découvrent pourrait finir par être quelque chose de plus spirituel ou philosophique qu’une simple récompense matérielle, redéfinissant ainsi ce que signifie vraiment « richesses » pour ces individus marginalisés. À travers des confrontations avec des bandits de grand chemin, des sages hermétiques et des épreuves initiatiques, Xiangzi et ses compagnons peuvent trouver une nouvelle raison de vivre et, enfin, un peu de paix et de contentement.

Conclusion

« Le Pousse-Pousse » de Lao She reste une œuvre poignante et intense qui dépeint la misère et la lutte des classes populaires dans la Chine du début du 20ème siècle. Sa fin tragique laisse peu de place à l’espoir, mais c’est précisément cette brutalité qui rend l’œuvre si percutante. L’histoire de Xiangzi nous rappelle la fragilité des rêves face à une réalité implacable.

Imaginer une suite, qu’elle soit ancrée dans un réalisme rigide ou plongée dans une aventure rocambolesque, permet non seulement de prolonger le plaisir de la découverte littéraire mais également d’explorer différentes facettes de la condition humaine. Au fil des lignes, Xiangzi reste un symbole éternel de la lutte pour la survie, la dignité et l’émancipation.

En fin de compte, la richesse de « Le Pousse-Pousse » réside non seulement dans son récit historique et social mais aussi dans sa capacité à susciter des réflexions profondes et des discussions passionnées sur les diverses interprétations de son dénouement. Qu’il s’agisse de réelles continuations de l’histoire ou de détournements imaginatifs, chaque hypothèse nous ouvre une fenêtre sur l’inépuisable complexité du travail, de l’espoir et du désespoir humain.

Merci d’avoir lu cette exploration approfondie de la fin de « Le Pousse-Pousse » de Lao She. Restez connectés pour d’autres révélations et analyses sur vos œuvres littéraires, cinématographiques et vidéoludiques préférées!

Tags : Le Pousse-Pousse, Lao She, Xiangzi, résumé Le Pousse-Pousse, analyse Le Pousse-Pousse, destin inattendu, profondeur humaine, roman chinois, espoir et résilience, dénouement captivant


En savoir plus sur Explication de la fin des films, livres et jeux vidéos

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Comments

No comments yet. Why don’t you start the discussion?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.