Le Bourgeois gentilhomme de Molière (1670)

Contexte de l’histoire de l’œuvre

Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet en cinq actes créée par Molière en 1670. Commandée par Louis XIV, cette œuvre combine théâtre, musique et danse, sous la direction du compositeur Jean-Baptiste Lully. Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est l’un des dramaturges les plus célèbres du XVIIe siècle et est reconnu pour ses critiques acerbes de la société française de son époque.

L’histoire tourne autour de Monsieur Jourdain, un riche bourgeois obsédé par l’idée de se hisser dans la noblesse. Cette intrigue se déroule dans une période où la France connaît une stricte hiérarchie sociale, et la bourgeoisie aspire à imiter les codes de la noblesse. Molière utilise l’humour et la satire pour exposer les ridicules de ce personnage ambitieux, soulignant les travers de la société.

Produite pour la première fois devant la cour royale à Chambord, cette pièce est une œuvre emblématique de Molière, à la fois un chef-d’œuvre littéraire et un spectacle total incluant la musique et la danse.

Résumé de l’histoire

Monsieur Jourdain est un bourgeois aisé qui rêve de devenir noble. Pour cela, il engage une pléiade de maîtres pour l’initier aux arts et aux bonnes manières : maître de musique, maître de danse, maître d’armes, maître de philosophie. Chacun, bien qu’amusé par l’ignorance du bourgeois, profite de sa fortune en lui vendant des leçons coûteuses et inutiles.

Mlle Jourdain, la fille de Monsieur Jourdain, est amoureuse de Cléonte, un jeune homme respectable mais sans titre de noblesse. Cependant, Monsieur Jourdain refuse cette union, désireux de marier sa fille à un homme de condition supérieure. Pendant ce temps, Dorimène, une marquise, est courtisée par le bourgeois, ignorant qu’elle se divertit de ses manières ridicules avec l’aide de son amant Dorante.

L’intrigue se complique lorsque Cléonte, pour gagner la main de Mlle Jourdain, organise un stratagème avec l’aide de son valet Covielle. Ils font croire à Monsieur Jourdain qu’il a été choisi par le « Grand Turc » pour être anobli. Cléonte se déguise en fils du Grand Turc et demande la main de Mlle Jourdain en mariage. Séduit par l’idée de s’associer à une famille royale, Monsieur Jourdain accepte avec enthousiasme.

Au point culminant de la pièce, une cérémonie d’anoblissement burlesque est organisée pour Monsieur Jourdain. Il est vêtu de vêtements extravagants et récite des phrases sans queue ni tête en pseudo-turc, croyant fermement qu’il est élevé au rang de « Mamamouchi ». La comédie se termine avec le mariage prévu de Cléonte et Mlle Jourdain, et la déception de Monsieur Jourdain qui réalise que son rêve de noblesse n’était qu’une farce orchestrée par ceux autour de lui.

Le Bourgeois gentilhomme de Molière est une critique piquante des prétentions sociales et des aspirations excessives, montrant comment la société et ses individus peuvent se mettre en scène dans des rôles risibles et absurdes.

La fin de l’œuvre

À la fin de « Le Bourgeois gentilhomme », Molière orchestre un dénouement à la fois comique et poignant, révélant la vanité et l’aveuglement volontaires du personnage principal, M. Jourdain. L’intrigue s’achève sur une série de situations burlesques qui viennent couronner la satire sociale initiée par Molière.

M. Jourdain, bourgeois enrichi, aspire à entrer dans la noblesse et à se comporter en gentilhomme. Pour cela, il ne ménage ni peine ni dépense, s’entourant de maîtres divers pour apprendre les manières et les savoirs de l’aristocratie. Dans un acte final d’illusion et de manipulation, ses maîtres et les personnages secondaires, notamment Cléonte, Lucile et Covielle, complotent pour ridiculiser son ambition démesurée.

Cléonte, amoureux de Lucile, la fille de M. Jourdain, se fait passer pour le fils du Grand Turc à l’aide de son valet déguisé, Covielle. Ils mettent en scène une cérémonie pompeuse et absurde où M. Jourdain est « adoubé » Mamamouchi, un titre fictif d’une prétendue grande noblesse orientale, orchestrant ainsi la farce ultime. Ce faux adoubement est acclamé par une série de chants et de danses exotiques, qui ne font que renforcer l’absurdité de la scène.

Les révélations-clé surviennent lors de cette cérémonie. M. Jourdain, aveuglé par son désir de noblesse, est incapable de percevoir la tromperie. Il est bercé par l’illusion de grandeur, même lorsque cette grandeur est présentée sous une forme grotesque et outrancière. Cléonte, sous son déguisement turc, obtient facilement le consentement de M. Jourdain pour épouser Lucile, assurant ainsi une double comédie : celle de l’amour triomphant sous un masque et de la ridiculisation du bourgeois.

En termes de résolution, cette fin expose avec brio les thèmes de l’illusion et de la vanité. M. Jourdain reste dans sa bulle de fausse noblesse, inconscient du ridicule auquel il est exposé. Sa femme, Mme Jourdain, et leurs domestiques assistent à la scène, mi-amusés, mi-désespérés, par cette mascarade. Molière nous laisse avec l’image d’un homme prisonnier de ses propres ambitions farfelues et de son ignorance.

Les points clés de cette fin tourneraient principalement autour de la réussite du subterfuge orchestré par Covielle et Cléonte, soulignant l’ironie dramatique : les spectateurs, ainsi que Mme Jourdain et les autres personnages, peuvent tous voir la supercherie, sauf M. Jourdain lui-même. La cérémonie turque est le point culminant où la satire prend pleinement son sens, dévoilant ainsi la critique acerbe de Molière sur les prétentions bourgeoises et la quête insensée de statut social.

Analyse et interprétation

Le dénouement de Le Bourgeois gentilhomme de Molière est riche en enseignements et en symbolisme. Cette dernière section nous permet de plonger profondément dans les thèmes majeurs de l’œuvre et d’analyser les divers niveaux d’interprétations de la fin.

Les Thèmes Importants Abordés

Molière, dans cette pièce, explore plusieurs thèmes cruciaux qui résonnent encore aujourd’hui. Le thème central est sans doute la satire sociale, plus particulièrement la critique de la prétention et de l’aspiration à une classe sociale supérieure. Monsieur Jourdain, le protagoniste, représente un bourgeois qui aspire désespérément à devenir noble, au point où il devient la cible des flatteries et des dupes qui exploitent ses ambitions.

Le thème de l’illusion et du masque est également omniprésent. La pièce se termine en apothéose par un mariage arrangé et une fausse cérémonie turque, dévoilant la superficialité des apparences et des titres. L’œuvre questionne ainsi la nature de l’identité et la quête du statut social.

Analyse de La Fin

À la fin de la pièce, Monsieur Jourdain est dupé par son entourage dans une série de manœuvres trompeuses. Le clou du spectacle est la fausse cérémonie turque orchestrée par Cléonte et ses complices. Cette ruse conduit à l’union de Cléonte avec Lucile, la fille de Jourdain, sous l’identité imaginaire d’un noble fils de sultan.

Ce final révèle la profondeur de l’illusion dans laquelle Jourdain est plongé. Les efforts incessants du bourgeois pour se hisser dans les rangs de la noblesse aboutissent à un simulacre grotesque, qui se moque non seulement de lui mais aussi des absurdités de l’aspiration sociale.

Interprétations de la Fin

Serious Interpretation:

Une interprétation sérieuse de la fin serait que Molière critique ici le ridicule des aspirations sociales et l’aveuglement de ceux qui se laissent emporter par des rêves de grandeurs. Monsieur Jourdain, tout au long de la pièce, s’obstine à gravir les échelons sociaux par des moyens extravagants, symbolisant ainsi le ridicule de vouloir apparaître ce qu’on n’est pas. La fausse cérémonie turque et l’acquiescement de Jourdain marquent le point culminant de cette satire en démontrant l’étendue de son aveuglement et la vacuité de ses aspirations.

Playful Interpretation:

Une interprétation plus ludique serait d’imaginer que, dans un rebondissement ironique, Monsieur Jourdain finit par être accepté non seulement par la noblesse mais aussi par des dignitaires d’autres royaumes à travers des rituels encore plus extravagants et absurdes. Son enthousiasme et son ignorance deviennent tels qu’il inspire une nouvelle mode où des faux titres et cérémonies absurdes deviennent la norme, renversant les traditions et conventions établies. Dans cette version, Molière irait encore plus loin en transformant la satire en une fable où l’absurdité devient une nouvelle forme de réalité acceptée.

Conclusion

La fin de Le Bourgeois gentilhomme est un chef-d’œuvre de satire sociale, qui utilise l’humour et la farce pour critiquer des sujets sérieux tels que l’aspiration sociale, l’illusion et l’identité. Quelle que soit l’interprétation que l’on favorise, Molière réussit à nous faire rire tout en nous invitant à réfléchir aux vérités plus profondes derrière les comédies humaines.

Suite possible

Suite sérieuse et probable

Une suite plausible pour « Le Bourgeois Gentilhomme » pourrait se concentrer sur l’évolution du personnage de Monsieur Jourdain. Après la révélation finale de la supercherie orchestrée par ses proches pour le marier à sa fille, Jourdain pourrait subir une transformation introspective. En prenant conscience de ses faiblesses et du ridicule de ses aspirations bourgeoises, il pourrait décider de se recentrer sur des valeurs plus authentiques et de se rapprocher de sa famille.

Ainsi, la suite pourrait explorer les efforts de Jourdain pour se racheter aux yeux de sa femme et de sa fille. Il pourrait chercher à renforcer ses liens familiaux et à retrouver une place dans la société où il est respecté pour ce qu’il est plutôt que pour ce qu’il aspire à devenir. Cette quête de rédemption pourrait donner lieu à des moments de comédie mais également à des réflexions plus profondes sur la nature de l’identité et de la société.

Par ailleurs, les autres personnages comme Dorante, Dorimène, et Cléonte pourraient continuer à jouer des rôles significatifs, offrant des perspectives diverses sur les valeurs de la noblesse et de la petite bourgeoisie. L’exploitation de ces dynamiques permettrait d’explorer davantage les contrastes et interactions entre classes sociales, une thématique chère à Molière.

Suite inattendue et surprenante

Imaginons maintenant que, plutôt que de tirer des leçons de ses erreurs, Monsieur Jourdain décide de poursuivre ses ambitions bourgeoises avec encore plus de ferveur. Il pourrait devenir l’élève d’un mystérieux maître d’étiquette prétendant avoir le pouvoir de le transformer réellement en noble par des méthodes ésotériques et excentriques.

La maison Jourdain pourrait alors se transformer en une sorte d’Académie de la Noblesse, avec des cours extravagants et des rituels comiques. Les leçons pourraient comprendre des exercices absurdes comme l’art de marcher avec un chapeau en équilibre sur la tête ou de s’exprimer en vers déclamés, rendant la situation encore plus burlesque que dans la pièce originale.

Nicolas, le valet, pourrait profiter de cette situation pour organiser des bets entre les autres domestiques sur les chances de Jourdain de réussir ses extravagantes tentatives. Ce qui ajoute une dimension encore plus loufoque à l’histoire. De leur côté, les autres membres de la famille pourraient soit se joindre au délire soit comploter pour une intervention, créant ainsi des situations chaotiques et hilarantes.

Conclusion

« Le Bourgeois Gentilhomme » de Molière est une œuvre intemporelle qui critique avec humour les aspirations démesurées et les illusions de grandeur sociale. La fin de la pièce surprend par sa résolution ingénieuse et les révélations qui y sont faites, ce qui en fait une apothéose de la comédie.

L’analyse de la fin révèle des thèmes majeurs comme les travers humains, la satire sociale et l’opposition entre apparence et réalité. Que l’on interprète la fin de manière sérieuse ou plus farfelue, l’œuvre de Molière continue de nous interroger sur nos propres aspirations et sur les pièges du désir de paraître.

Enfin, imaginer une suite sérieuse ou absurde à cette œuvre ouvre des perspectives à la fois profondes et comiques, montrant à quel point les personnages de Molière, et en particulier Monsieur Jourdain, sont des archétypes fascinants. « Le Bourgeois Gentilhomme » reste ainsi une source inépuisable de plaisir intellectuel et théâtral, confirmant le génie inégalé de Molière dans la création de comédies humaines et sociales d’une rare perfection.

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