La Comédie au fantôme de Plaute

Contexte de l’histoire de l’œuvre

La Comédie au fantôme, également connue sous son titre latin « Mostellaria », est une œuvre du dramaturge romain Tite Maccius Plaute. Plaute vivait entre 254 et 184 avant J.-C. et est considéré comme l’un des plus grands auteurs de comédies de l’Antiquité. La Comédie au fantôme a probablement été écrite au début du IIe siècle avant J.-C., période où Plaute jouissait d’une grande popularité à Rome grâce à ses pièces comiques qui mêlaient satire sociale et farce.

L’œuvre est une comédie en trois actes qui s’inscrit dans la tradition théâtrale de la Rome antique, influencée par les comédies grecques nouvelles de Ménandre. La trame repose sur des quiproquos, des déguisements et des ruses, caractéristiques de l’humour plautinien. L’histoire se déroule principalement autour de la maison du riche Théopropidès, plongée dans le chaos par les actions de son fils Philolachès et de son esclave Tranio.

L’intrigue explore divers thèmes tels que la tromperie, le conflit entre les générations et la liberté, tout en restant profondément ancrée dans le style festif et burlesque de Plaute. La Comédie au fantôme est remarquable par son utilisation inventive du déguisement et de l’humour pour aborder des sujets sociaux pertinents, ce qui contribue à sa longévité et à son attrait continu.

Résumé de l’histoire

L’histoire de La Comédie au fantôme commence avec Théopropidès, un riche marchand rentrant chez lui après une longue absence. Pendant son absence, son fils Philolachès profite de la liberté pour dilapider la fortune familiale en fête somptueuse, aidé par son esclave rusé, Tranio. Philolachès s’enamoure également d’une courtisane nommée Philematium et dépense sans compter pour gagner ses faveurs.

À son retour, Théopropidès est sur le point de découvrir le chaos que son absence a provoqué, mais Tranio, fidèle à lui-même, élabore un plan pour tromper son maître et éviter une punition certaine. Tranio invente l’histoire que la maison est hantée par le fantôme d’un ancien propriétaire, ce qui empêche Théopropidès de la réintégrer. Tranio mène même Théopropidès à croire que l’esprit du défunt cherche à les mettre en garde contre une menace surnaturelle.

Tranio continue de multiplier les mensonges et les ruses pour maintenir l’illusion. Il prétend que les réparations de la maison coûtent une fortune et persuade Théopropidès de ne pas s’en approcher. Entretemps, les invités de la fête de Philolachès réussissent à s’échapper discrètement, ajoutant au comique de la situation.

Dans ce chaos orchestré par Tranio, certains personnages secondaires viennent compliquer l’intrigue, notamment les créanciers de Philolachès et diverses femmes de mauvaise vie. Chaque rencontre amène son lot de quiproquos et d’humour, renforçant l’antagonisme entre les différents protagonistes.

Alors que l’histoire approche de son dénouement, tous les mensonges de Tranio risquent de s’effondrer. La tension monte lorsque Théopropidès commence à se douter que quelque chose ne va pas. Malgré tous les efforts de Tranio, la vérité sur les dépenses extravagantes de Philolachès et les tromperies est sur le point d’être révélée, marquant ainsi un tournant crucial dans l’intrigue et préparant le terrain pour une conclusion agrémentée de la marque humoristique et satirique de Plaute.

La fin de l’œuvre

À la fin de « La Comédie au fantôme » de Plaute, l’intrigue complexe et les ruses s’imbriquent habilement pour aboutir à une conclusion satisfaisante et humoristique. Le personnage principal, Pyrgopolinice, un soldat fanfaron, est finalement démasqué et ridiculisé grâce à la collaboration astucieuse des autres personnages.

Dans les dernières scènes, Palaestrio, l’esclave intelligent, élabore un plan astucieux pour libérer Philocomasium de la captivité de Pyrgopolinice. Palaestrio convainc Pyrgopolinice que Philocomasium a une sœur jumelle, et cette fausse sœur est en fait Acroteleutium, qui feint d’être passionnément amoureuse de lui. Pyrgopolinice, enivré par l’idée de séduire cette nouvelle femme, ne se rend pas compte qu’il tombe dans le piège tendu par Palaestrio et ses complices.

Les révélations clés de la fin sont marquées par une série de malentendus orchestrés délibérément par les personnages. Lorsque Pyrgopolinice réalise enfin qu’il a été dupé, il se retrouve non seulement sans sa captive mais aussi humilié publiquement. Il reçoit une punition symbolique qui vient clore la pièce sur une note à la fois comique et morale : la vantardise et l’arrogance doivent être châtiées.

Le dénouement se produit dans une scène finale où tous les personnages se retrouvent pour la grande révélation. Pyrgopolinice découvre que non seulement il a été trompé sur les sentiments d’Acroteleutium, mais que Philocomasium s’est enfuie avec son amant, Pleusicles. Cette double tromperie souligne la ruse et l’intelligence des personnages plus modestes face à l’orgueil et la vanité de Pyrgopolinice.

Les points clés de cette fin incluent :
– La révélation de l’identité véritable d’Acroteleutium et la fausse histoire de la sœur jumelle.
– La libération de Philocomasium de la maison de Pyrgopolinice.
– La prise de conscience de Pyrgopolinice qu’il a été trompé.
– La leçon morale contre l’arrogance et la vantardise.

Le personnage de Pyrgopolinice finit par recevoir une punition humiliante, symbolisant la justice comique si chère aux comédies antiques. Cette fin ne se contente pas de résoudre les malentendus et les intrigues de manière satisfaisante ; elle offre également une morale sur les excès de l’orgueil et les conséquences de la tromperie.

En somme, la conclusion de « La Comédie au fantôme » est un mélange habile de ruse et de justice poétique, où les personnages ingénieux triomphent par leur intelligence, et les prétentieux sont ramenés à la réalité de manière humoristique et mémorable.

Analyse et interprétation

La Comédie au fantôme, aussi connue sous son titre latin Mostellaria, explore une multitude de thèmes tout en plongeant ses spectateurs dans une série de quiproquos comiques. Comme dans de nombreuses œuvres de Plaute, la fin de cette comédie est riche en révélations et en résolutions.

Les thèmes abordés sont nombreux, mais certains se démarquent particulièrement :

Le thème de la tromperie : La comédie repose sur une série de mensonges et de tromperies orchestrées principalement par le serviteur Tranio. Ses ruses entraînent une chaîne de malentendus, culminant dans la scène où le prétendu fantôme est inventé pour justifier l’impossibilité d’accéder à la maison familiale.

Les rapports sociaux : L’interaction entre maîtres et serviteurs est au cœur de l’œuvre. Tranio, bien qu’esclave, manipule souvent les situations à son avantage, ce qui reflète un renversement temporaire des rôles sociaux habituellement attendus à l’époque. Cela instille un commentaire subtil sur la fluidité et la fragilité des hiérarchies sociales.

Le pouvoir de l’illusion : La manière dont Tranio exploite la croyance en l’existence d’un fantôme montre la capacité de l’illusion à influencer la réalité. Les personnages sont constamment amenés à remettre en question ce qu’ils considèrent comme vrai ou faux.

Concernant la fin de l’œuvre :

Analyse de la fin : La résolution se produit lorsque le patriarche Theopropides découvre finalement la vérité. L’illusion d’un fantôme s’effondre, et les mensonges de Tranio sont exposés. Theopropides, bien que furieux, est amené à comprendre et pardonne finalement les actes de son fils Philematium et de son esclave Tranio, en partie grâce aux interventions pacificatrices des autres personnages.

Cette fin semble transmettre un message sur l’importance de la réconciliation et du pardon. Même après une série de tromperies, l’harmonie est restaurée, et les personnages reprennent leurs rôles sociaux, mais avec une compréhension renouvelée de leurs relations.

Interprétations de la fin :

Une interprétation sérieuse et probable de cette fin est qu’elle souligne la capacité de l’humain à se réconcilier et à trouver un équilibre après des conflits. Cela reflète une vision optimiste de la nature humaine, où, malgré les erreurs et les tromperies, le pardon et la compréhension sont possibles.

Une interprétation plus décalée pourrait suggérer que la pièce est une critique humoristique de la crédulité humaine. Le fait que les personnages croient aussi facilement à l’existence d’un fantôme malgré les indices évidents de la tromperie montre à quel point les gens peuvent être facilement dupés par des superstitions et des histoires inventées.

Ces diverses interprétations permettent de voir La Comédie au fantôme sous différents angles, enrichissant ainsi notre compréhension de cette œuvre classique de Plaute.

Suite possible

Suite sérieuse et probable

Si Plaute avait décidé d’écrire une suite à La Comédie au fantôme, il est plausible qu’il aurait exploré plus en profondeur la vie des personnages après la découverte du subterfuge du supposé fantôme. Prenons par exemple le personnage de Simo, le propriétaire de la maison. Après avoir découvert la farce orchestrée par Tranio et les esclaves, Simo pourrait envisager de punir sévèrement Tranio pour sa tromperie. Cependant, Simo pourrait également décider de pardonner Tranio en raison de l’ingéniosité de son plan, transformant ainsi leur relation de maître et esclave en une relation davantage basée sur le respect mutuel.

De même, le personnage de Philolaches pourrait voir sa vie bouleversée par cet épisode. Riche d’une nouvelle maturité et peut-être d’un emploi de son argent plus réfléchi, il pourrait tenter de réhabiliter son image aux yeux de son père et de la société. Une intrigue amoureuse pourrait aussi être développée avec Philematium, remettant en lumière les thèmes de l’amour et de la rédemption.

De cette manière, la suite pourrait traiter des conséquences sociales et personnelles des actions des personnages, explorant les dynamiques du pardon, du changement personnel et de la réconciliation familiale tout en conservant l’humour et l’esprit de l’œuvre originale de Plaute.

Suite imaginative et farfelue

Imaginons un instant que la suite prenne une direction totalement inattendue, pleine de rebondissements et de situations encore plus absurdes que dans la pièce originale. Tranio, exubérant après avoir échappé à une grave punition, pourrait se retrouver invité à rejoindre une société secrète d’escrocs et de trompeurs renommée pour leurs farces très élaborées. La prochaine mission de Tranio pourrait consister à tromper toute une ville en leur faisant croire que la cité a été transportée dans une dimension alternative.

Par ailleurs, Philolaches, inspiré par les événements précédents, pourrait se lancer dans une aventure épique pour retrouver une collection perdue de pièces antiques afin de restaurer l’honneur et la fortune de sa famille, croisant le chemin de pirates, de mystiques et peut-être même de véritables fantômes.

Simo, réalisant que les escroqueries de Tranio sont en fait très divertissantes, pourrait décider de créer une troupe de théâtre. Faisant appel à Tranio, il pourrait transformer la maison hantée en une scène permanente pour les intrigues comiques de Plaute, où la fiction et la réalité se brouillent constamment au point d’immerger les habitants dans des farces sans fin.

Ces développements absurdes amèneraient des situations rocambolesques, plongées dans un monde où les tromperies deviennent de véritables spectacles et les personnages voyagent à travers d’innombrables aventures extravagantes.

Conclusion

La Comédie au fantôme de Plaute, avec sa fin astucieuse et ses multiples rebondissements, reste un classique incontournable du théâtre romain antique. La brillante utilisation de l’humour pour dévoiler des vérités humaines sur la tromperie, la cupidité et la rédemption donne à cette œuvre une pertinence intemporelle. La fin de la pièce, où toutes les manigances sont révélées, apporte non seulement une grande satisfaction au public mais laisse également un champ vaste pour l’interprétation et l’imagination.

En explorant la possibilité d’une suite sérieuse, on peut envisager comment les personnages évolueraient dans un monde conforme aux principes de la comédie antique, tout en gardant une certaine profondeur réflexive. À l’inverse, une suite plus extravagante permettrait de prolonger l’esprit espiègle et ingénieux de Plaute, offrant des scénarios encore plus décalés et divertissants.

Qu’importe la direction, l’important est de voir comment La Comédie au fantôme demeure une source de plaisir et de réflexion, invitant à la fois les rires et les pensées, et laissant son héritage se perpétuer, tout comme les farces de Tranio, à travers les générations.

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