Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone (1968)

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Contexte de l’histoire de l’œuvre

« Il était une fois dans l’Ouest » est un film réalisé par le célèbre metteur en scène italien Sergio Leone, sorti en 1968. Ce western spaghetti est largement considéré comme un chef-d’œuvre du genre et est l’un des films les plus influents de tous les temps. Le film fait partie de la trilogie « Il était une fois… » de Leone, qui comprend également « Il était une fois la révolution » et « Il était une fois en Amérique ».

Leone, connu pour ses scènes minutieusement orchestrées et son utilisation caractéristique de gros plans et de plans panoramiques, collabore une nouvelle fois avec le compositeur Ennio Morricone pour la bande sonore du film. Morricone crée une partition mémorable qui est aujourd’hui presque aussi célèbre que le film lui-même.

Situé dans l’Ouest américain à la fin du XIXe siècle, « Il était une fois dans l’Ouest » mélange les mythes de l’Ouest avec une vision presque poétique, tout en abordant des thèmes profonds comme la fin de l’époque des cow-boys, la modernisation et la quête de vengeance. Le film est aussi notable pour ses performances magistrales, notamment celles de Henry Fonda, Jason Robards, Charles Bronson et Claudia Cardinale.

Résumé de l’histoire

L’histoire commence dans une gare isolée où trois hommes armés attendent patiemment un train. Dès son arrivée, ils sont accueillis par un mystérieux homme appelé Harmonica (joué par Charles Bronson) qui les tue rapidement. Cette scène d’ouverture, riche en tension et en suspense, donne immédiatement le ton du film.

La pierre angulaire de l’intrigue tourne autour d’un morceau de terre stratégique appartenant à Brett McBain, qui prévoit d’y construire une station de chemin de fer. McBain est assassiné par Frank (Henry Fonda), un homme de main impitoyable travaillant pour Morton, un baron du rail handicapé. Frank tente de faire endosser ce meurtre à Cheyenne (Jason Robards), un bandit notoire.

Jill McBain (Claudia Cardinale), une ancienne prostituée et la veuve de Brett, hérite de la propriété. Jill devient rapidement une cible pour Frank et Morton, mais aussi une alliée pour Cheyenne et Harmonica, qui ont leurs propres raisons de vouloir abattre Frank.

Au fur et à mesure que l’histoire avance, il devient clair que le passé des personnages est intrinsèquement lié. Harmonica poursuit Frank dans une quête de vengeance personnelle, révélée progressivement par des flashbacks. Harmonica, ainsi surnommé en raison de son harmonica qu’il joue souvent, se remémore le jour où Frank a pendu son frère et l’a forcé à se tenir sous ses pieds, une scène particulièrement traumatisante.

Alors que la tension monte, les différentes histoires des personnages convergent. Jill, cherchant à protéger son héritage, se retrouve au centre du conflit entre Harmonica, Frank, Cheyenne et Morton. Morton, bien que malade, est déterminé à s’emparer de la terre pour ses ambitions ferroviaires.

Le climax se prépare pour un ultime duel entre Frank et Harmonica, où les secrets sont enfin dévoilés et les comptes réglés. Cheyenne, malgré ses actions criminelles passées, montre des signes d’honneur et de complicité avec Jill et Harmonica, rendant le récit encore plus complexe et intrigant.

Dans ce ballet épique de vengeance, de justice et de rédemption, « Il était une fois dans l’Ouest » tisse une toile narrative riche et intense qui captive les spectateurs jusqu’à la toute fin.

La fin de l’œuvre

Dans le dénouement de « Il était une fois dans l’Ouest », Sergio Leone tisse ensemble les fils narratifs avec une maestria qui n’a d’égal que sa capacité à capturer la mythologie de l’Ouest américain. La fin, hautement symbolique, est marquée par l’affrontement final entre Harmonica (joué par Charles Bronson) et Frank (interprété par Henry Fonda), et déborde de révélations et de résolutions profondes.

Tout commence par un duel inévitable entre Harmonica et Frank. La scène est longue, tendue et s’enrichit de flashbacks cruciaux. On découvre finalement le passé ténébreux de Frank : il est responsable du meurtre brutal du frère d’Harmonica. Dans ce flashback déchirant, nous voyons Frank forcer un jeune Harmonica à soutenir son frère avec une corde autour du cou, échangeant une harmonica dans la bouche pour ses derniers mots. Harmonica, alors victime, est devenu le justicier, cherchant à venger son frère tout au long du film.

La tension explose lorsque Harmonica tire et blesse mortellement Frank. Dans une ultime révérence, Harmonica place l’instrument dans la bouche de Frank, complétant ainsi sa quête de vengeance. Frank, regardant l’homme qui a orchestré sa chute, tombe au sol et meurt. Cette scène montre non seulement la fin sanglante de Frank, mais elle reflète également un cycle de violence et de vengeance qui se referme.

Simultanément, Jill McBain (Claudia Cardinale), qui a hérité d’une importante propriété due à la mort de son mari, commence à voir son rêve d’une nouvelle vie prendre forme. Morton, les barons des chemins de fer, a essayé de s’emparer de la terre de McBain en utilisant Frank comme exécutant. Mais avec la disparition des deux hommes, les plans de Morton tombent à l’eau. Jill devient l’architecte d’un avenir prometteur pour la région, symbolisant à la fois la fin de l’ère de violence et le commencement d’une nouvelle ère de prospérité.

Cette dualité de la fin – la mort de Frank et la montée en puissance de Jill – symbolise une transition : l’ancien et brutal Ouest cède la place à une société plus civilisée et tournée vers l’avenir. Harmonica, ayant rempli son devoir, se retire. Il refuse de rester dans cette nouvelle ère, laissant Jill et un ouvrier du chemin de fer contempler l’avenir.

Le film se termine sur une note méditative. Le train arrive, symbolisant le progrès tandis que Harmonica et Cheyenne (Jason Robards), blessé et mourant, s’éloignent ensemble dans le paysage désertique de l’Ouest. La musique énigmatique d’Ennio Morricone accompagne ce dernier voyage. Cheyenne, révélant qu’il a été mortellement blessé, meurt discrètement, poussant Harmonica à continuer seul.

Avec ce final émouvant, Leone ne raconte pas seulement la fin d’un cycle de violence, mais aussi la fin d’une époque. « Il était une fois dans l’Ouest » ne ferme pas seulement l’histoire de ses personnages, mais aussi celle d’un genre cinématographique et d’une période historique. Les thèmes de rédemption, de mémoire, et de transition emplissent chaque plan de cette conclusion, offrant aux spectateurs une expérience cathartique et profondément résonnante.

Analyse et interprétation

Il était une fois dans l’Ouest, réalisé par Sergio Leone en 1968, est bien plus qu’un western classique. C’est une dissection du genre elle-même, ainsi qu’une méditation sur la fin d’une ère. Pour comprendre pleinement la fin de ce chef-d’œuvre, il est impératif de plonger dans les thèmes cruciaux abordés tout au long du film.

Les thèmes de la vengeance et du passé

L’un des thèmes dominants du film est la vengeance, incarnée dans le personnage de Harmonica (Charles Bronson) dont la quête de justice est motivée par une vieille vendetta personnelle. La confrontation finale entre Harmonica et Frank (Henry Fonda) couronne cette quête. Ce duel achève non seulement l’arc de vengeance personnelle d’Harmonica mais souligne aussi la fin d’une époque chaotique de l’ouest américain, laissant place à l’émergence de la modernité symbolisée par le chemin de fer.

Le passé joue également un rôle prépondérant, particulièrement à travers l’histoire de Jill McBain (Claudia Cardinale) dont le passé dans le monde bordelais contraste avec son nouveau rôle de propriétaire terrienne. Elle représente la transition et la persévérance dans un monde en mutation rapide.

L’analyse de la fin

La fin de « Il était une fois dans l’Ouest » a une densité dramatique qui en fait l’un des climax les plus mémorables du cinéma. La révélation d’Harmonica, que l’on découvre comme étant le frère du garçon pendu par Frank dans un flashback poignant, ajoute une profondeur tragique à son combat. C’est une conclusion presque lyrique où chaque tir de revolver résonne comme un rythme fatidique marquant la fin d’une époque sauvage.

Le final nous montre Harmonica s’éloignant vers l’horizon, laissant derrière lui un ouest où il n’a plus sa place. Jill, quant à elle, reste sur la terre familiale pour laquelle tant de sang a été versé. Elle incarne l’espoir et la continuité, malgré toutes les difficultés rencontrées.

Interprétation sérieuse

Une interprétation sérieuse de cette fin pourrait se concentrer sur l’idée de rédemption et de progrès. Harmonica, en obtenant sa vengeance, parvient à une forme de rédemption personnelle, tandis que Jill, en prenant les rênes du domaine McBain, symbolise le progrès et le futur. La confrontation finale peut être vue comme le dernier affrontement du vieil ouest avant qu’il ne cède définitivement la place à la modernisation et à la civilisation.

Interprétation alternative

Pour une interprétation plus farfelue, on pourrait imaginer que le duel final entre Harmonica et Frank symbolise un jeu cosmique orchestré par une force supérieure pour décider de l’avenir de l’ouest. Harmonica et Frank seraient alors des champions mystiques, leurs actions influençant le cours du destin des terres arides de l’Amérique. Cette interprétation présente Harmonica non pas uniquement comme un homme, mais comme un avatar de la justice divine, venant accomplir une prophétie ancestrale avant de s’évanouir dans le néant, mission accomplie.

Ces diverses interprétations montrent la richesse et la profondeur de « Il était une fois dans l’Ouest ». Sergio Leone réussit non seulement à réaliser une fresque épique du Far West, mais aussi à en faire une réflexion intemporelle sur la vengeance, la rédemption, et l’inexorable marche du temps.

Suite possible

« Il était une fois dans l’Ouest » est un chef-d’œuvre qui se termine de manière éloquente en laissant de nombreuses possibilités et questions ouvertes pour ses personnages restants. Explorons deux perspectives sur ce que pourrait être la suite de cette grande épopée.

Suite sérieuse et probable

Après la mort de Frank, Jill McBain, désormais veuve, prend désormais possession de la propriété McBain et supervise la construction du chemin de fer. Sa résilience et sa détermination pourraient faire d’elle une figure de proue dans la naissance de la petite ville qui se développe autour de la gare, en honorant ainsi le rêve de son défunt mari.

Harmonica poursuit son chemin solitaire, un vagabond sans demeure, sachant que sa quête de vengeance est enfin terminée. Toutefois, il pourrait être ramené dans la lutte pour la justice et la paix dans l’Ouest, répondant à l’appel de ceux qui ont besoin de son aide, devenant ainsi une sorte de protecteur errant du bien.

Cheyenne, si l’on suppose qu’il survit à sa blessure, pourrait continuer sa vie de hors-la-loi. Cependant, inspiré par les sacrifices de ses compagnons, il pourrait envisager de se réformer et de trouver sa propre place dans cette terre en mutation. Peut-être deviendra-t-il un fermier ou un commerçant, un homme cherchant un nouveau début après des années de violence.

Suite excentrique

Imaginez que Jill se découvre un talent caché pour la politique et devienne la première femme maire de la nouvelle ville de Sweetwater. Ses compétences administratives et sa capacité à inspirer les autres amènent la ville à prospérer comme jamais. Grâce à ses efforts, Sweetwater devient un centre commercial majeur, attirant toutes sortes de personnages colorés et intrigants.

Harmonica, s’ennuyant avec la routine, décide de former une équipe de justiciers masqués pour protéger les villes de l’Ouest, dans un rôle de « cowboy masqué » avant l’heure. Ses talents pour l’harmonica deviennent légendaires, et des chansons sont composées à sa gloire dans les saloons de tout le Far West.

Cheyenne, quant à lui, n’est pas mort de sa blessure, mais a au contraire découvert qu’il possède des pouvoirs surnaturels après une expérience de mort imminente. Grâce à ces pouvoirs, il combat les hors-la-loi et les bandits du territoire avec une force surhumaine, devenant un Michel-ange en quête de rédemption.

Conclusion

« Il était une fois dans l’Ouest » demeure un des monuments du cinéma Western, un film riche en symbolisme, en thèmes de rédemption et en réflexion sur la nature du progrès et de la civilisation. Sa fin ouverte laisse entrevoir de multiples destins potentiels pour ceux qui ont survécu aux événements tumultueux.

Tant dans une optique réaliste que plus excentrique, les personnages de Sergio Leone restent gravés dans la mémoire des spectateurs. La force de ce film réside non seulement dans son histoire magnifiquement tissée mais aussi dans sa capacité à susciter des réflexions infinies sur le futur de ses protagonistes.

Qu’il s’agisse de Jill devenant une pionnière respectée, d’Harmonica poursuivant sa quête de justice vagabonde ou de Cheyenne découvrant une nouvelle vie, « Il était une fois dans l’Ouest » continue de captiver et d’inspirer. Cette œuvre intemporelle nous rappelle que même après les crédits finaux, l’imagination peut bâtir des mondes entiers à partir des fragments laissés par une grande histoire.

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